Catégorie : Technique

  • Blogs et EPUB

    L’EPUB c’est fina­le­ment juste un site web encap­sulé dans un conte­neur, avec quelques méta­don­nées pour le circuit de lecture. Certains voient une conver­gence entre l’EPUB et les sites web dans le futur, et pourquoi pas des sites web diffu­sés en tant qu’EPUB.

    David cite Thierry Crou­zet :

    Faire des livres, quelle que soit leur forme, me paraît soudain plus moderne que tenir un blog, simple offi­cine dans la rue des boutiques obscures. Ce qui compte, c’est publier, parta­ger, pas d’être maître chez soi.

    Un format et un outil doivent toujours être mis en regard d’usages et d’objec­tifs. Il est rare qu’un soit plus simple qu’un autre en soi, de façon univer­selle.

    Je vois deux visions à celle du « aban­don­nons le blog pour l’epub » : soit un EPUB unique pour l’in­té­gra­lité des conte­nus, soit un EPUB par billet avec éven­tuel­le­ment des pages web pour l’in­dex des archives et un flux RSS tiers.

    Dans la première vision j’ai un blog figé, qui ne bouge plus. Je ne suis pas alerté des mises à jour, je ne suis pas capable de ne télé­char­ger qu’un contenu isolé­ment du reste, et surtout je ne suis même plus capable de faire un lien vers un contenu parti­cu­lier de l’en­semble. Ce dernier point est presque le plus grave : On sort le contenu du web en rendant impos­sible les liens entrants. C’est viable pour une archive, pas pour un blog, dont la nature même est de vivre : d’avoir un ajout régu­lier de nouveau contenu et des échanges (donc les liens).

    Dans la seconde vision on revient quasi­ment à ce qu’on a actuel­le­ment sauf qu’on a remplacé les pages HTML des conte­nus unitaires par des fichiers EPUB, qui ne contiennent que la page HTML qu’on vient de rempla­cer. C’est un chan­ge­ment pure­ment tech­nique, dont j’ai du mal à voir la valeur ajou­tée. Sans comp­ter que si tout ce qui sait lire un EPUB sait aussi lire un fichier HTML direc­te­ment, l’in­verse n’est pas vrai.

    Au final il ne faut pas perdre de vue les usages et les objec­tifs. Le blog cherche à commu­niquer. David parle de partage. En étant plus terre à terre je parle­rai de mise à jour, d’ajout régu­lier de contenu, de liens et de commen­taires. Qu’ap­porte un passage à l’EPUB pour ce type d’usage ?

    Si l’EPUB a toutes les raisons de s’étendre hors du livre, il faut bien voir que ce livre a un usage bien parti­cu­lier : contenu rela­ti­ve­ment figé dans le temps, lu géné­ra­le­ment séquen­tiel­le­ment, formant le plus souvent un contenu unique bien défini. Ces attri­buts peuvent adres­ser bien des objets du web, mais proba­ble­ment pas les blogs, juste­ment.

    Pour amélio­rer les blogs parlons plutôt simpli­cité de diffu­sion, faci­lité d’écri­ture, amélio­ra­tion des discus­sions, mais tout ceci est rare­ment une ques­tion de format ou de tech­nique.

  • Apprendre EPUB gratui­te­ment avec O’Reilly

    C’est peut être vieux mais aujourd’­hui je remarque que les titres « What is EPUB 3« , « Acces­sible EPUB 3 » et « HTML 5 for publi­shers » sont gratuits chez O’Reilly, en EPUB et PDF.

    Si la concep­tion de livres numé­riques vous inté­resse, ce serait dommage de se priver.

    Pour ceux qui sont un peu plus marke­ting, il y a aussi « The Global eBook Market: Current Condi­tions & Future Projec­tions » mais qui date un peu (octobre 2011)

  • Writing Web Apps Quickly With Mortar

    Les webapps sont pour moi défi­ni­ti­ve­ment la direc­tion vers laquelle aller. Mozilla pousse beau­coup via Fire­fox OS. Pour jouer avec eux, jetez un oeil à Mortar, qui permet d’ini­tia­li­ser tout le néces­saire. Il y a un joli billet de hacks.mozilla.org qui peut vous permettre de démar­rer.

  • Linux Kernel Tuning

    Quelques para­mètres obscurs (ou pas) à confi­gu­rer pour vos serveurs Linux. Je regrette juste l’ab­sence des para­mètres pour amélio­rer l’ou­ver­ture des fenêtres TCP (effet garanti sur les serveurs web, peu de risques, quasi­ment pas d’ef­fet néga­tif en situa­tion réelle).

  • Liga­tures privées et rempla­ce­ment de textes

    Pendant quelques années nous avons cher­ché le saint Graal pour rempla­cer du texte par des images dans les pages HTML. Il y a eu sIFR qui néces­si­tait le plugin Flash, des bidouilles à base d’in­den­ta­tion et marges CSS néga­tives qui risquaient de casser pour ceux qui n’af­fi­chaient pas les images, des trucs horribles à base de display:none qui empê­chaient le copier/coller, etc.

    J’avais pas mal laissé tombé quand j’ai vu que certains jouaient avec des polices de carac­tères à la wing­dings. Ça ne faisait pas de rempla­ce­ment et ça néces­si­tait d’ajou­ter des carac­tères arbi­traires qui risquaient de mal passer en cas d’ab­sence de la police choi­sie.

    Sauf que visi­ble­ment ils ont trouvé le saint Graal il y a un bon moment et personne ne m’a prévenu. Alors si vous aussi on ne vous a pas prévenu, regar­dez Symbol­set et Liga­ture Symbols.

    L’idée c’est d’uti­li­ser les liga­tures. Les liga­tures ce sont ces arte­facts qui permettent de rempla­cer certaines suites de carac­tères par un visuel spéci­fique afin d’en simpli­fier la lecture. On cite souvent « fl » et fi » comme exemple de liga­ture mais Wiki­pe­dia a une superbe illus­tra­tion.

    L’as­tuce est de décla­rer une police person­na­li­sée où « se connec­ter » est remplacé par une liga­ture qui contient l’icône corres­pon­dante. C’est vecto­riel, ça s’adapte en taille comme en couleur, ça se dégrade parfai­te­ment pour ceux qui ne savent pas relire la liga­ture ou la police de carac­tères, et pour le système ça reste encore le mot « se connec­ter » donc c’est tota­le­ment trans­pa­rent. Bref, comme en plus c’est léger en poids, on a presque trouvé le saint Graal. Pourquoi personne ne m’avais rien dit ? Comment ai-je pu passer à côté ?

    Vous avez même un outil en ligne qui fait tout ça : Icomoon

  • Do not be evil en chinois ça s’écrit comment ?

    Google has quietly disa­bled a feature that noti­fied users of its search service in China when a keyword had been censo­red by the Chinese govern­ment’s inter­net controls

    Pas de quoi faire mentir la devise initiale de Google. La noti­fi­ca­tion n’avait pas de rôle philan­thro­pique, elle avait pour objec­tif d’évi­ter que l’in­ter­naute cher­chant le mauvais mot clef ne se voit coupé de Google et aban­donne ses recherches. Quand le gouver­ne­ment chinois réagit et que la noti­fi­ca­tion fait perdre plus de recherche que son absence : elle dispa­rait.

    Reste que ça donne à réflé­chir. Si seul compte le busi­ness, que risque-t-on si un jour nos valeurs iront contre leur busi­ness ?

  • Quelques liens javas­cript

    Partagé sans commen­taires, mais vous pouvez faire les vôtres :

  • Free-Google: Trafic asymé­trique

    Indé­pen­dam­ment du problème de filtrage qu’a poussé Free au moins tempo­rai­re­ment, ce qui m’agace dans cette oppo­si­tion Free <-> Google, c’est l’ar­gu­ment utilisé : Google envoie trop de données vers Free, donc il doit parti­ci­per au finan­ce­ment du réseau néces­saire pour absor­ber ce trafic trop asymé­trique.

    Trois petits rappels tout simples :

    • Free est déjà payé (par ses abon­nés) pour avoir un réseau dimen­sionné correc­te­ment, qui permet d’ac­cé­der aux services habi­tuels (Google et Youtube font forcé­ment partie de la tête de liste). Si Free a un problème écono­mique vis à vis de l’offre qu’il propose à ses abon­nés, c’est un peu le problème de Free (et éven­tuel­le­ment des abon­nés en cas d’aug­men­ta­tion), pas de Google.
    • Google n’en­voie rien vers Free de lui-même. Google se contente de four­nir ce que lui demande le réseau de Free. Quand une vidéo est trans­fé­rée, c’est le réseau de Free (via l’abonné) qui envoie une requête à Google pour deman­der la vidéo. Si l’un des deux devait factu­rer le trafic réseau à l’autre, il serait logique que ce soit celui qui est à l’ini­tia­tive du trafic qui paye (celui qui demande, pas celui qui répond). Ici c’est Free (via ses abon­nés) qui est respon­sable du trafic. À bon enten­deur…
    • Free vend essen­tiel­le­ment du très forte­ment asymé­trique (ration 1/20) à ses abon­nés. C’est fran­che­ment hypo­crite de la part de Free que de râler ensuite parce que le trafic qui passe par ses équi­pe­ments garde cette asymé­trie. Soyons un mini­mum cohé­rents.

    On me souffle aussi dans l’oreillette que la France est le seul pays où les accords de peering parlent de ratio entrant/sortant. Je suis bien inca­pable de confir­mer ou infir­mer avec certi­tude. Si vous avez des éléments sur ce point, j’amen­de­rai ce billet.

  • Mani­feste de l’usa­ger de services en ligne

    Sécu­rité

    1. Mon mot de passe doit être stocké de façon sécu­ri­sée (comprendre: utili­ser une fonc­tion de hachage récente, avec une graine aléa­toire)
    2. Ce mot de passe doit être libre, sans impo­ser ou inter­dire de carac­tères parti­cu­liers ou limi­ter la taille
    3. Le commu­ni­ca­tion de données sensibles (y compris les mots de passes) doit être proté­gée par HTTPS (et le certi­fi­cat doit être validé par une auto­rité de confiance recon­nue)
    4. Aucun service client ou service tech­nique ne me deman­dera jamais mon mot de passe ou une infor­ma­tion confi­den­tielle hors des pages d’au­then­ti­fi­ca­tion et de gestion du compte en ligne

    Infor­ma­tions person­nelles

    1. J’ai le choix de ne donner que les infor­ma­tions person­nelles néces­saires au service (le nom, l’adresse, le télé­phone sont rare­ment réel­le­ment néces­saires)
    2. Je peux corri­ger ou mettre à jour mes infor­ma­tions person­nelles, et suppri­mer quand je le souhaite celles qui ne sont pas néces­saires au service
    3. Mes coor­don­nées ne sont pas utili­sées à des fins commer­ciales ou promo­tion­nelles sans mon accord expli­cite (qui ne doit pas être obli­ga­toire)
    4. Mes infor­ma­tions person­nelles ne sont pas parta­gées ou reven­dues à des tiers sans infor­ma­tion et accord expli­cite (qui ne doit pas être obli­ga­toire)

    Conte­nus person­nels

    1. Je garde l’en­tière propriété de mes données, et n’en concède l’usage que pour les néces­si­tés des services auxquels j’ai sous­crit
    2. Je peux à tout moment récu­pé­rer l’en­semble de mes données, dans un format infor­ma­tique exploi­table ; seule une déci­sion judi­ciaire est un motif à m’em­pê­cher cet accès (un désac­cord sur les condi­tions géné­rales ne l’est pas)
    3. Je peux à tout moment deman­der la suppres­sion défi­ni­tive des données person­nelles stockées

    Liberté

    1. J’as­sume tota­le­ment les consé­quences de mes actions et refuse donc à un quel­conque pres­ta­taire tech­nique d’avoir un droit de regard sur mes données (hors procé­dures légales)
    2. Les condi­tions dans lesquelles mon compte ou le service peuvent m’être bloqués sont expli­cites ; je peux obte­nir des détails clairs dans cette éven­tua­lité, avec une procé­dure de réso­lu­tion à l’amiable si besoin
    3. Je peux clôtu­rer mon compte sur simple demande. Les données person­nelles y seront effa­cées ; le compte sera désac­tivé et ne sera plus utilisé dans aucun affi­chage public.

    L’en­semble de ces points sont des pré-requis.

    J’ajou­te­rai le point suivant, qui reste essen­tiel même s’il n’est pas au même niveau que les autres : On me rend des comptes sur la qualité du service fourni et on répond à mes demandes dans des délais courts avec une solu­tion qui répond au problème posé.

  • Neutra­lité, Free et publi­cité

    Ok, ils ont trouvé le moyen d’em­mer­der Google qui commençait à deve­nir gênant suite aux lenteurs de l’ac­cès Youtube. Ils réus­sissent aussi à se faire une campagne de commu­ni­ca­tion qui promet d’être dantesque. Je ne sais pas s’ils prévoient dès le départ de recu­ler sur le blocage des pubs (ou au moins sur l’ac­ti­va­tion par défaut), peu importe en fait.

    Person­nel­le­ment le blocage des pubs m’in­dif­fère. Le problème n’est pas là. Je comprends qu’il y a une ques­tion de modèle écono­mique mais elle n’est ni sur les épaules de Free, ni sur les épaules des inter­nautes. Chacun a le droit de d’af­fi­cher ou non les publi­ci­tés chez lui.

    Le problème c’est que Free filtre *par défaut* les accès et décide quelle requête il laisse passer et quelle requête il juge non adéquate. À l’heure où on parle de neutra­lité des réseaux, on pouvait penser que le risque était surtout côté FT/Orange mais Free est passé de l’autre côté de la barrière quand les autres ne font que la frôler.

    Il aurait suffit qu’ils laissent les gens acti­ver volon­tai­re­ment la fonc­tion­na­lité pour obte­nir la même valeur ajou­tée pour l’uti­li­sa­teur, la même campagne de presse posi­tive, et un joli ressenti d’in­no­va­tion et de courage auprès des geeks. Là ils ont choisi de l’ac­ti­ver par défaut, sachant très bien ce que ça veut dire pour leur statut de pres­ta­taire tech­nique. C’est déli­bé­ré­ment qu’ils prennent la voie d’un four­nis­seur de contenu à la AOL en délais­sant leur acti­vité de four­nis­seur d’ac­cès inter­net. Si on en avait les prémisses avec l’his­toire de Youtube, c’est désor­mais clair. Ceux qui veulent un accès inter­net, direct, rela­ti­ve­ment neutre, peuvent toujours aller chez OVH ou FDN.