Catégorie : Architectures ouvertes

  • Conver­gence web et appli­ca­tion – Stockage Safari mobil / iOS

    Les API qui arrivent sur nos navi­ga­teurs depuis quelques années commence à nous faire imagi­ner une vraie conver­gence entre les appli­ca­tions mobiles et le web.

    C’est déjà un premier pas énorme qu’on voit avec Chrome web store, Fire­fox Market­place, et autres Windows 8 : On commence à déve­lop­per direc­te­ment avec les tech­no­lo­gies web, éven­tuel­le­ment direc­te­ment avec le navi­ga­teur comme plate­forme.

    Main­te­nant pour moi ce n’est pas encore ça. J’ai quelques problèmes côté sécu­rité par exemple (théo­rique­ment entre l’at­tri­but sand­box, l’api postMes­sage et les décla­ra­tions CSP on devrait arri­ver à avoir une bonne base, mais ça n’a pas l’air de coller si faci­le­ment si ce n’est pas bien prévu dès le départ).

    Le butoir sérieux est côté iOS avec son stockage de 50 Mo maxi­mum. Ça peut sembler beau­coup mais c’est fina­le­ment très réduit dès qu’on y stocke autre chose que du pur texte à lire. J’ai réel­le­ment besoin de dépas­ser ce palier. Je paye une bière à celui qui me trouve un méca­nisme qui tourne effi­ca­ce­ment et qui permet de s’en affran­chir sur Safari mobile. Plusieurs bières même. Il peut même y avoir un job ou une mission à la clef pour des bon bidouilleurs javas­cript. Avis aux inté­res­sés.

  • Quelques stages pour 2013

    J’avais relayé quelques offres de recru­te­ment ici par le passé. Je vous propose de regar­der quelques possi­bi­li­tés de stages. L’idée c’est de travailler sur des sujets sympa, dans une équipe qui l’est tout autant.

    Il y a un peu de tout, mais l’es­sen­tiel est bien sûr de l’in­no­va­tion et des sujets que vous n’au­rez pas forcé­ment ailleurs. Par contre s’il y a pas mal de sujets, nous n’ou­vri­rons que deux postes, afin de gérer correc­te­ment le volet enca­dre­ment et forma­tion.

    L’en­vi­ron­ne­ment c’est une star­tup sympa, avec un vrai projet, de l’in­no­va­tion, et une vision « ouverte » au coeur de son ADN. Pour ne rien gâcher c’est à Lyon et pas dans la grisaille pari­sienne.

  • Prison dorée, ce n’est que le début : mac os x

    Hier j’ai été « bloqué » par une appli­ca­tion Mac qui refu­sait de se lancer. L’ap­pli ne vient pas de l’app store et n’était pas signée => refus du Mac.

    Tous les geeks m’ont répondu « il y a une option de confi­gu­ra­tion dans les préfé­rences système, onglet sécu­rité » pour réau­to­ri­ser les appli­ca­tions non vali­dées par Apple. C’est à mon avis passer tota­le­ment à côté du problème. L’op­tion de confi­gu­ra­tion, la plupart des gens n’iront pas la trou­ver, n’ose­ront pas la toucher, ou simple­ment sorti­ront avec un « instal­ler cette appli­ca­tion c’est compliqué ».

    On est simple­ment en train de créer des appli­ca­tions de première classe, vali­dées, mises en avant, et des appli­ca­tions de seconde ou troi­sième classe, auto­ri­sées unique­ment expli­ci­te­ment en allant tripa­touiller les préfé­rences systèmes.

    Vous ne me croyez pas ? Moins de 24 h après je tombe sur un article où l’au­teur a tenté une instal­la­tion d’un logi­ciel large­ment diffusé et échoué à cause de la restric­tion « app store ». Non, il n’a pas tripa­touillé les confi­gu­ra­tions, il est passé au logi­ciel concur­rent (lire le para­graphe juste sous la première illus­tra­tion) :

    Le temps de ces réflexions, le logi­ciel Kobo est télé­chargé, en version Mac, mais une mauvaise surprise nous attend après l’ins­tal­la­tion. Apple refuse d’ou­vrir l’ap­pli­ca­tion, parce qu’elle n’a pas été télé­char­gée depuis l’App Store, et à ce titre, la machine ne pourra pas la lancer. Rien à voir avec Fnac, Kobo, ni l’édi­teur, se dit-on, mais tout de même… Direc­tion l’App Store, pour tenter de pour­suivre, et nouveaux déboires : pas d’ap­pli­ca­tion Kobo. Fin des opéra­tions de ce côté. De quoi commen­cer à perdre patience, une fois encore. De son côté, ADE a correc­te­ment fait son travail, et ouvert notre lien de télé­char­ge­ment sans peine. Et le docu­ment est ouvert.

    Nombre d’ap­pli­ca­tions vont passer par l’app store, et leurs auteurs ont bien raison, mais ça ne fera qu’aug­men­ter le fossé entre les deux classes d’ap­pli­ca­tion, isolant encore plus celles qui n’y sont pas.

    Le danger c’est que cela donne un pouvoir immense à celui qui contrôle l’app store et qu’Apple, et que la pomme pose des condi­tions fran­che­ment non neutres. Il est tout à fait possible que l’ap­pli­ca­tion dont parle l’ar­ticle n’ait pas le droit d’être vendue sur l’app store sans reti­rer plusieurs fonc­tions, dont tout ce qui est vente en direct.

    Alors oui, « yaka chan­ger la confi­gu­ra­tion », et quand notre liberté sera de ne diffu­ser que des appli­ca­tions vali­dées et conformes aux inté­rêts commer­ciaux d’Apple ou de subir une mise au banc avec procé­dure d’ins­tal­la­tion complexe et étiquette « appli­ca­tion tierce je-serais-vous-je-n-y-touche­rais-pas », il sera trop tard.

  • One Race, Every Meda­list Ever

    À part owni, j’ai l’im­pres­sion que nos sites de presse sont très loin de ce qu’il se fait chez nos voisins améri­cains en termes de présen­ta­tion des données.

    One Race, Every Meda­list Ever c’est la mise en pers­pec­tive des diffé­rents médaillés du 100 mètres année après année, placés sur une même ligne. On y voit l’évo­lu­tion des perfor­mances et ceux qui étaient vrai­ment au dessus de leur époque.

    Atten­tion toute­fois, le graphique est trom­peur car il zoome sur les derniers mètres. La diffé­rence entre Usain Bolt 2012 et Carl Lewis 1988 n’est que de 3 %.

    Deux notes person­nelles :

    • Avoir un accès ouvert aux données brutes permet­trait de vrai­ment faire fleu­rir ce genre d’uti­li­sa­tion. La réali­sa­tion ne demande pas vrai­ment d’in­ves­tis­se­ment, c’est unique­ment une ques­tion d’idée et de moti­va­tion.
    • Consi­dé­rant que les gagnants passés (ou une bonne partie d’entre eux) étaient dopés jusqu’à la moelle, le fait qu’on s’amé­liore autant avec le temps laisse songeur et fait un peu peur sur ce qu’on saura ou trou­vera dans dix ans
  • Écosys­tème fermé, un piège de plus qui se referme

    Apple ? 30%

    Apple taxe 30% sur tout ce qui se vend sur iPhone et iPad. Ok, on le sait. D’un côté on peut juger que c’est légi­time et qu’ils font ce qu’ils veulent sur leur plate­forme. D’un autre côté, quand on devient domi­nant, ça devient une vraie taxe para­site et forcée pour tous les acteurs.

    Sauf que voilà, l’éco­sys­tème App Store cherche à s’étendre sur les micro-ordi­na­teurs. La prochaine version de Mac OS X aura une option de confi­gu­ra­tion pour restreindre les appli­ca­tions passant par l’éco­sys­tème contrôlé (et donc la taxe Apple de 30%). Probable que ce ne soit qu’une seule option au début, certain que cette option sera acti­vée par défaut un jour proche.

    Google ? vous entrez, vous ne sorti­rez pas

    Côté Google l’op­tion existe déjà sur les télé­phones et tablettes Android, acti­vée par défaut. Ça semble un peu plus libre mais fina­le­ment pour toucher le grand public, en France on se retrouve à Google Play (ex Android Market) ou rien, ou presque, avec toujours une taxe de 30%, mais chez Google cette fois.

    Google a toute­fois été un peu vu comme le libé­ra­teur car on pouvait soumettre des appli­ca­tions gratuites ou peu chères, et vendre du contenu, des exten­sions ou des versions premium par un paie­ment hors de l’éco­sys­tème Google.

    They are not evil, mais ils ne sont pas des anges non plus. C’est même plus insi­dieux car il s’agit de lais­ser faire jusqu’à captu­rer les parts de marché et le public, puis ressé­rer le jeu : On commence à faire pres­sion sur des déve­lop­peurs pour faire appliquer une règle que tout le monde pensait absente ou non appli­cable. Désor­mais il faudra passer par les paie­ments Google Wallet, et la taxe Google de 30%.

    Amazon ? pas mieux

    Dans les deux cas il s’agit unique­ment de construire une posi­tion domi­nante et d’en profi­ter pour taxer toute l’in­dus­trie. Impos­sible de voir autre chose qu’un abus de posi­tion domi­nante et qu’un para­si­tage.

    Lorgnez, les domaines sont diffé­rents mais se ressemblent, Amazon semble réus­sir à construire la même chose dans le domaine du livre. N’ou­bliez-pas, ceci se repro­duira, à chaque fois que nous entre­rons dans un écosys­tème fermé. À chaque fois les gens tombent dans le panneau en croyant à la bonne volonté de ces géants, et à chaque fois ils déchantent.

    Dans tous ces cas il est facile de se lais­ser happer. Une fois le contenu acheté, vous avez le choix de partir et tout perdre ou de rester et de perdre encore plus mais plus tard.

    Mozilla ?

    La seule solu­tion : ne pas entrer dans ces écosys­tèmes fermés et dans une société qui n’a pas un enga­ge­ment de valeur clair. « we are not evil » ne suffit pas, c’est encore trop flou.

    Boot2Ge­cko et le Mozilla market place arrivent, mais c’est encore loin, trop loin. Les gens sont déjà coin­cés avec leur iPad et leur jouet à 500€, ils ne chan­ge­ront pas faci­le­ment, pas rapi­de­ment.

    Il n’est jamais trop tard, mais entre temps nous aurons perdu.

  • La prochaine guerre numé­rique pour se passer de l’État

    L’ar­ticle de contre­points fait la part belle à la logique d’op­po­si­tion mais il mérite d’être lu. Dans la prochaine guerre numé­rique pour se passer de l’État, ce qui risque d’ar­ri­ver, c’est effec­ti­ve­ment la prise de contrôle des outils et du réseau par des groupes civils non gouver­ne­men­taux.

    Sans parler de lancer ses propres satel­lites (ce qui l’air de rien n’est pas du tout irréa­li­sable), monter des sous réseaux chif­frés à l’in­té­rieur des réseaux actuels est quelque chose qui risque d’ar­ri­ver très vite.

    Les outils sont fina­le­ment déjà acces­sible, il ne manque qu’un peu de volonté, un peu de ras le bol. Soit les états poussent la logique jusqu’au bout en assu­mant un contrôle géné­ra­lisé et l’in­ter­dic­tion des outils crypto, soit on finira vite par reve­nir à du chif­frage ou de la signa­ture de bout en bout et des inter­ac­tions de pair à pair (non, je ne parle pas de contre­façon, mais bien des usages courants).

    Nous n’en sommes pas si loin, et ce ne serait pas forcé­ment un mal.

  • Trans­for­mer Prime buyers believe unlo­cked boot­loa­der is an inalie­nable right

    La problé­ma­tique des logi­ciels d’amorçages verrouillés sur les tablettes et les télé­phones n’est pas neuve. On a même failli la voir appa­raitre sur nos micro-ordi­na­teurs. C’est ce qui empêche un posses­seur de télé­phone ou de tablette de chan­ger l’OS Android installé, de le person­na­lisé ou d’ins­tal­ler des modules supplé­men­taires au coeur du système.

    Trans­for­mer Prime buyers believe unlo­cked boot­loa­der is an inalie­nable right : On se bat, régu­liè­re­ment. La recon­nais­sance du « jail­break » des iPhones est un pas, mais fran­che­ment pas un abou­tis­se­ment. Côté Android c’est guère mieux et les construc­teurs font leur possible pour que les clients ne puissent chan­ger le logi­ciel présent sur leurs télé­phones.

    Le danger c’est que si on avance, très douce­ment, sur le côté télé­phone, les verrouillages risquent de s’ac­cé­lé­rer verti­gi­neu­se­ment. De plus en plus des appa­reils sont vendus à bas coûts, mais liés à un four­nis­seur de contenu. Dans le modèle de renta­bi­lité, le béné­fice vient plus de la vente des conte­nus que de la vente du maté­riel. Un peu comme les consoles et les jeux vidéos, ou les télé­phones quasi gratuits pour vendre des forfaits. Ça arrive sur les tablettes pour vendre de la musique, des films et des livres. C’est plus ou moins le modèle des Kindle Fire et Nook Tablet. Bref, nous n’avons pas fini de nous battre.

  • Lire, Écrire, Exécu­ter le Oueb

    En plus d’avoir un thème que je trouve très agréable à l’œil, Clochix a repéré et traduit quelques phrases de Michelle Levesque, de Mozilla. Ça parle de rwx pour lire, écrire et exécu­ter le web. Même si la réfé­rence est très geek, la pensée derrière a beau­coup d’echo chez moi.

    Ça m’a fait repen­ser à l’app-ifica­tion du web. J’es­père que nous arri­ve­rons à promou­voir des appli­ca­tions mobiles pures web à l’ave­nir, sinon nous risquons sérieu­se­ment de voir des gens renon­cer à un site web au profit d’une appli­ca­tion iPad, Android ou Face­book. Ce serait bien dommage.

  • Sécu­rité sur le web avec HTTPS ? des clous !

    Le problème commence à être connu et il est malheu­reu­se­ment non résolu : Tout le modèle de sécu­ri­sa­tion des sites web par HTTPS (chif­frage SSL/TLS) est à revoir.

    Il était déjà bancal dès le départ en instau­rant des auto­ri­tés de confiance qui n’ont qu’un rôle de rentier et qui taxent tous les utili­sa­teurs, mais leur multi­pli­ca­tion et leur manque de sécu­ri­sa­tion rend tota­le­ment vide de sens la sécu­rité du système.

    En fait c’est assez simple :

    • Nous avons au grand mini­mum une compro­mis­sion d’au­to­rité de certi­fi­ca­tion par mois, et chacune permet d’usur­per n’im­porte quel site auprès de n’im­porte quel navi­ga­teur.
    • Certaines auto­ri­tés sont contrô­lées par ou en colla­bo­ra­tion avec des états, y compris auto­ri­taires ou non démo­cra­tiques, ces états ayant alors la capa­cité d’es­pion­ner ou d’in­ter­cep­ter les commu­ni­ca­tions chif­frées vers n’im­porte quel site sans que cela ne se voit.
    • L’opa­cité totale des auto­ri­tés de certi­fi­ca­tion rend impos­sible de connaître la plupart des dégâts ou des risques en jeu.

    Il est d’ailleurs impor­tant de noter qu’on ne parle pas de ques­tions théo­riques mais de procé­dés concrets qui ont été mis en jeu. On parle de certi­fi­cats illé­gi­times au nom de Google, de Yahoo ou de banques qui ont été émis pour trom­per les navi­ga­teurs, et de maté­riels qui sont réali­sés pour inter­cep­ter et espion­ner les commu­ni­ca­tions TLS pour qui (états) a des certi­fi­cats maitres à sa dispo­si­tion.

    Le fait même d’avoir mis en place un système centra­lisé me semble avoir été une erreur énorme, mais il est temps d’ar­rê­ter les frais. Il est plus que temps de passer à un modèle décen­tra­lisé qui n’aura pas toutes les quali­tés théo­riques du modèle actuel, mais qui ne sera pas autant troué. Cela demande toute­fois que les états acceptent de ne plus être en capa­cité de contrô­ler ce qu’il se passe, même indi­rec­te­ment. Mon côté para­noïaque m’en fait douter.

    Entre temps, sur Mozilla Fire­fox vous permet d’ini­tier le mouve­ment à l’aide de quelques exten­sions.

  • Des résul­tats d’élec­tion en Open Data

    « Le Sénat adhère à l’Open Data » vois-je dans mes fils d’in­for­ma­tion.

    Le Sénat a décidé de publier les résul­tats des futures élec­tions séna­to­riales en temps réel, sous un format ouvert docu­menté, à tous, sur son site Inter­net. Je ne peux que m’en féli­ci­ter et si je retiens un « il était temps » c’est pour éviter d’y mêler le néga­tif d’une frus­tra­tion. Le pas était néces­saire, utile, et bien­venu.

    Merci de l’ef­fort, il est appré­cié à sa juste valeur

    J’ajou­te­rai même que je suis agréa­ble­ment surpris par la volonté de publier ces résul­tats en temps réel, actua­li­sés toutes les cinq minutes. Là on sort du besoin pour propo­ser de l’in­no­va­tion ou en tous cas de la valeur ajou­tée.

    Mieux encore, ils ont réussi à convaincre la bureau­cra­tie pour accep­ter les réuti­li­sa­tions non-commer­ciales comme les réuti­li­sa­tions commer­ciales, alors que ces dernières sont très souvent exclues ou payantes. Ils ont aussi réussi l’ex­ploit d’au­to­ri­ser les trai­te­ments, mani­pu­la­tions, extrac­tions, créa­tion de données déri­vées et même la diffu­sion de ces dernières. Si ça vous paraît évident et indis­pen­sable, sachez que nous en sommes rare­ment là habi­tuel­le­ment.

    Un risque sur le long terme

    Main­te­nant, pour reve­nir à mon pessi­miste habi­tuel, notre admi­nis­tra­tion n’ou­blie pas ses travers et j’ai peur qu’à force de vouloir jouer les compro­mis, le pas qui a été fait ne puisse se révé­ler néga­tif sur le long terme.

    Il faut rentrer dans la licence d’uti­li­sa­tion des conte­nus pour voir le problème.

    Une  clause de publi­cité

    Tout d’abord on récu­père la clause tant honnie des premières licences BSD : Il faut mention­ner expli­ci­te­ment la source et la date de mise à jour des données. Certes, c’est une bonne pratique, mais c’est aussi vite contrai­gnant là où ce n’est pas perti­nent.

    La licence me propose un para­graphe qui tient en trois lignes. Si je croise quatre ou cinq données avec une licence simi­laire dans mon tableau, il faut que je commence à réser­ver une demie page unique­ment pour ces mentions. Rien de grave mais ça commence à agacer.

    « Appli­ca­tion, Produit ou Service inté­grant les données élec­to­rales issues du dernier renou­vel­le­ment séna­to­rial et publiées sur le site du Sénat (www.senat.fr). Dernière mise à jour le 25 septembre 2011 ».

    Pour un contenu origi­nal, une créa­tion artis­tique ou d’opi­nion, l’at­tri­bu­tion a un sens et un rôle parti­cu­lier, mais pour des données objec­tives propres à notre insti­tu­tion publique, quel est le sens de cette attri­bu­tion ? son rôle ?

    C’est d’au­tant plus gênant que la licence est expli­ci­te­ment trans­mis­sible. Elle doit s’ap­pliquer à toute base de données déri­vée et pas qu’aux données sources. Si en soi ce « copy­left » est légi­time, il prend toute son impor­tance quand on mélange plusieurs données.

    En effet, cette simple clause de publi­cité casse déjà la compa­ti­bi­lité avec toutes les licences dites « libres ». Ces dernières empêchent d’ajou­ter des restric­tions à l’usage ou la distri­bu­tion. Des données publiques qui ne peuvent être réuti­li­sées mixer à des conte­nus ou logi­ciels libres, c’est juste dommage.

    Une clause floue de termi­nai­son

    Ce qui me rend très pessi­miste ce sont les clauses 7 et 8. Elles contiennent des exclu­sions bien­ve­nues sur la capa­cité du Sénat à chan­ger son format, arrê­ter ou modi­fier ses publi­ca­tions futures, mais elles contiennent aussi la capa­cité de modi­fier les condi­tions de la présente licence.

    La formu­la­tion ne permet pas de savoir si le Sénat se réserve le droit de publier les données dans une licence diffé­rente dans le futur, sans impac­ter les droits déjà données (ce qui ne pose aucun problème) ou s’il se permet de modi­fier les condi­tions de la licence actuelle, et donc poten­tiel­le­ment termi­ner les utili­sa­tions actuelles ou d’en modi­fier les condi­tions.

    Nombre de licences ont une telle clause de termi­nai­son, permet­tant au déten­teur des droits de fina­le­ment reve­nir sur la licence gratuite offerte jusqu’a­lors, ou d’en chan­ger les termes. Ce serait pour moi l’écueil prin­ci­pal de cette licence.

    Peut-être ai-je mal inter­prété ces clauses 7 et 8, mais dans ce cas une refor­mu­la­tion pour lever l’am­bi­guïté me semble indis­pen­sable.

    Une licence est-elle indis­pen­sable ?

    Et fina­le­ment, c’est tout le prin­cipe de licence de réuti­li­sa­tion qui me semble contes­table ici. On m’a répondu que bien entendu sans licence le droit s’ap­plique et personne n’a aucun droit sur les conte­nus. Je me permets d’être en désac­cord.

    En France les docu­ments admi­nis­tra­tifs de l’État, des collec­ti­vi­tés terri­to­riales, des services publics, et des établis­se­ments publics sont publics de par la loi. Tous les citoyens doivent y avoir accès et nous avons même créé une commis­sion spéci­fique pour garan­tir cet accès, la CADA.  Il est je pense évident à tous que des résul­tats d’élec­tion ne peuvent de toutes façons être que publics et publiables dans une démo­cra­tie correcte.

    De quel droit ?

    C’est d’au­tant plus vrai ici qu’il n’y a aucune créa­tion origi­nale ni aucun travail intel­lec­tuel spéci­fique. Il s’agit de reprendre des données objec­tives et brutes dont même la collecté n’a rien d’une inten­tion intel­lec­tuelle parti­cu­lière. Je ne vois aucun droit d’au­teur permet­tant d’éta­blir une licence parti­cu­lière. Cela pour­rait se discu­ter pour des statis­tiques de l’INSEE où il y a un choix de recou­pe­ment, un travail spéci­fique de collecte et d’ana­lyse, mais pas ici.

    Reste le droit des bases de données, l’in­ter­dic­tion à un tiers de récu­pé­rer de façon auto­ma­ti­sée ou d’ex­traire une portion signi­fi­ca­tive des conte­nus d’une base de données. Du fait de la publi­cité obli­ga­toire des données, il me semble diffi­cile de jouer sur ce point. Dans tous les cas cela ne s’ap­plique­rait qu’à ceux qui collectent un ensemble de données et pas les résul­tats d’une élec­tion parti­cu­lière.

    Est-ce même conci­liable avec une démo­cra­tie ?

    Fina­le­ment, quel est le droit de l’état d’im­po­ser une licence pour l’uti­li­sa­tion des résul­tats d’élec­tion ? Est-ce vrai­ment souhai­table pour ce type de données dans une démo­cra­tie ? Si vrai­ment il fallait une licence, une WTFPL aurait été plus adapté à ce cas.

    Quand on commence à défi­nir qui a le droit et sous quelles condi­tions d’uti­li­ser, mani­pu­ler ou publier les résul­tats d’une élec­tion, on commence à toucher les limites de ce qui est accep­table en démo­cra­tie.

    Oui, j’em­ploie des grands mots dans des grandes phrases mais sinon, à force de toucher au prin­cipes de base, on finit par les oublier.