Catégorie : Inégalités

  • The Pencils­word: On a plate

    Il a tourné 20 fois mais je le place là pour pouvoir y faire réfé­rence plus tard. Je doute que la petite bande dessi­née convainque vrai­ment quiconque n’a pas déjà conscience du problème.

    when [they] go on about « equa­lity of oppor­tu­nity, not equa­lity of outcome, » they’re either blin­ded to the fact that equa­lity of oppor­tu­nity doesn’t exist

    À ceux qui vont lire de travers : Il ne s’agit pas de dire que vous avez simple­ment eu de la chance et que tout vous est tombé dans le bec dès la nais­sance. Personne ne nie vos efforts ou votre mérite.

    Il ne s’agit nulle­ment de culpa­bi­li­ser ceux sont arri­vés en bas à gauche, unique­ment de rappe­ler que ces efforts et ce mérite sont géné­ra­le­ment démul­ti­pliés dans leur résul­tat par d’où vous venez, qui vous avez rencon­tré, et par un peu de chance au bon moment.

    En face, et c’est toute l’his­toire de la colonne de gauche, il y a des gens avec autant de mérite, qui font autant et parfois plus d’ef­forts, mais qui ont simple­ment eu une histoire diffé­rente.

    La méri­to­cra­tie et l’éga­lité des chances sont une vaste blague, voilà l’his­toire.

    Le fait même d’avoir été éduqué pour valo­ri­ser l’ef­fort ou d’avoir eu quelqu’un pour dire un simple « vas-y » au bon moment vient aussi de ce qu’on a reçu. Même ça, tout le monde ne l’a pas eu.

    L’ou­blier, le nier, c’est oublier toute une réalité. Il ne s’agit pas de culpa­bi­li­ser qui que ce soit, juste de prendre conscience.

    The concept of equa­lity of oppor­tu­nity is a farce. Of course there will be people who start in the right column and through hard work and some luck end up in the left. That’s not really the point.

    […]

    I’m happy for you that your parents knew the value of educa­tion and hard work and instil­led those values in you and your siblings. Many people are not so lucky in who they get as parents.

    Et si vous avez l’im­pres­sion que vous ne devez tout qu’à vous-même malgré l’ad­ver­sité, que jamais vous n’avez eu personne pour vous donner quoi que ce soit, vous méri­tez peut-être encore plus que d’autres mais ça ne retire rien à ceux qui n’ont pas autant réussi malgré des situa­tions qui semblent plus favo­rables. Souve­nez-vous, on ne connait jamais toute l’his­toire des autres.

  • Niel débarque dans le top 10 des plus grandes fortunes aux côtés de Arnault et Betten­court

    La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an.

    Chal­lenges

    C’est la crise. Il faut que la popu­la­tion se serre la cein­ture. Les charges sont trop hautes. … ou alors le problème est ailleurs.

  • Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout

    Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout.
    Si l’iné­ga­lité homme-femme n’exis­tait pas, l’uti­li­sa­tion du genre mascu­lin par défaut dans la gram­maire ne nous pose­rait pas de problème (quand bien fut-il le résul­tat d’une inéga­lité ancrée par le passé).

    — Delphine sur seen­this

    Si… mais aujourd’­hui ça pose problème, et ça risque de durer encore des décen­nies. L’iné­ga­lité homme-femme risquera d’être un problème autour de moi encore à ma mort.

    Ces redon­dances et ces alour­dis­se­ments révèlent sans doute que, dans l’es­prit de certains, le mascu­lin est devenu un genre marqué au même titre que le fémi­nin, et ne peut plus dési­gner que des personnes de sexe mascu­lin.

    (…)  Le choix systé­ma­tique et irré­flé­chi de formes fémi­ni­sées établit au contraire, à l’in­té­rieur même de la langue, une ségré­ga­tion qui va à l’en­contre du but recher­ché.

    — Acadé­mie française, sur la fémi­ni­sa­tion des fonc­tions, grades et titres

    Malgré ma conscience du besoin de chan­ger quelque chose, c’est clai­re­ment un des écueils majeur pour moi, d’au­tant qu’il porte un risque de faire entrer la langue dans une logique de confron­ta­tion qui peut éloi­gner encore plus cet avenir idéal sans inéga­li­tés.

    Aucune forme double ne m’a convaincu. Blanc(he)s, blanc•­he•s, blancHEs, blanc-he-s provoquent toutes une réelle diffi­culté de lecture en plus de cette ségré­ga­tion que je ne souhaite pas – les deux dernières étant de loin les pires.

    J’ai­me­rai voir des pronoms neutres, je trouve que ça ne coûte­rait pas grand chose. Entre temps j’aime par contre bien l’idée de chan­ger les accords pluriels pour faire appa­raitre le genre du dernier cité au lieu du genre mascu­lin. Le plus souvent ça me semble même plus natu­rel à l’oreille. C’est mon petit geste à moi.

    Un œillet et une rose odorantes

  • Les inéga­li­tés atteignent un point critique, selon l’OCDE

    Evolution des revenus des plus pauvres, des classes moyennes et des plus riches depuis 1985 © OCDE
    Évolu­tion des reve­nus des plus pauvres, des classes moyennes et des plus riches / OCDE

    Ce sont des pour­cen­tages, pas des valeurs abso­lues. Et si le graphique n’est pas assez clair :

    La France […] La hausse des inéga­li­tés entre 2007 et 2011 est la troi­sième plus forte augmen­ta­tion de tous les pays de l’OCDE. Les 10 % les plus riches y gagnent 7,4 fois plus que les 10 % les plus pauvres contre 6,6 fois en Alle­magne, ou 5,8 fois en Suède.

    […]

    En Grèce, le revenu moyen a dimi­nué de 8 % par an entre 2007 et 2011, en Espagne, en Irlande, en Islande, les pertes annuelles ont été supé­rieures à 3,5 %. Mais ce ne sont que des moyennes, prévient le rapport. En Espagne, pendant que le revenu des 10 % des plus pauvres chutait de presque 13 % par an, celui des 10 % les plus riches se rédui­sait de 1,5 %. En France, comme aux États-Unis ou en Autriche, les plus riches ont conti­nué à béné­fi­cier de hausse de reve­nus pendant que les plus pauvres voyaient les leurs dimi­nuer, pendant cette période.

    Le magique c’est le rapport de l’OCDE :

    Les poli­tiques fiscales et de redis­tri­bu­tion « consti­tuent les instru­ments les plus effi­caces et puis­sants de redis­tri­bu­tion des richesses (…) La redis­tri­bu­tion à travers les taxes et les trans­ferts est souvent présen­tée comme un handi­cap à la crois­sance écono­mique. S’ils sont bien conçus, une fisca­lité plus élevée et les trans­ferts pour réduire les inéga­li­tés ne nuisent pas à la crois­sance » […]

    Il plaide aussi pour des réformes ambi­tieuses de la fisca­lité. « Les gouver­ne­ments devraient réexa­mi­ner large­ment leur système fiscal pour s’as­su­rer que les ménages les plus riches assument leur part dans la charge fiscale », insiste le rapport. Cela passe, selon lui, par une hausse des taux d’im­po­si­tion mais surtout par des remises en cause de tous les systèmes de niches, de déduc­tions qui ont pros­péré dans tous les pays occi­den­taux ces dernières décen­nies, amenant les plus fortu­nés à échap­per de plus en plus à l’im­pôt.

    Article complet sur Media­part, accès payant ; On en parle aussi rapi­de­ment à Libé­ra­tion

  • Revenu et capi­tal

    Regar­dez votre revenu net annuel (pour l’exer­cice, comp­tez aussi les allo­ca­tions fami­liales, allo­ca­tions loge­ment, et toutes les aides ou subven­tions diverses).

    Regar­dez main­te­nant votre capi­tal (pour l’exer­cice comp­tez vos posses­sions, y compris ce qui sort du finan­cier et de l’im­mo­bi­lier, retran­chez éven­tuel­le­ment le capi­tal restant à rembour­ser sur vos emprunts – hors inté­rêts ou péna­li­tés de rembour­se­ment).

    Comment se présente votre ratio capi­tal / revenu ?

    Au niveau du pays, en 2010 notre capi­tal aurait repré­senté envi­ron 6x notre revenu (le PIB), contre 3x seule­ment en 1950 (en sortie de guerre, donc c’est logique).

    Ce ratio n’est pas compa­rable à votre ratio indi­vi­duel, par exemple parce que nous avons beau­coup de capi­tal public, commun, mais il reste inté­res­sant. Sur la géné­ra­tion du baby-boom, il y a eu une créa­tion et accu­mu­la­tion de capi­tal forte, qui n’est plus de mise aujourd’­hui (quand on parle de crois­sance stop­pée, c’est de ça qu’on parle).

    Pas besoin d’être grand clerc pour y voir que les déséqui­libres d’aujourd’­hui ne se placent plus que dans les reve­nus, mais aussi dans le capi­tal. Regar­dez ce qu’on appelle les « grandes familles », ceux qui ont le capi­tal, et à quelle date ce capi­tal a été amorcé.

    Avec la préca­rité impor­tante, la pres­sion du chômage, quand on a moins d’un an devant soi, pas éton­nant qu’on ne voit pas tant l’ave­nir au beau fixe.

    — Diva­ga­tions libres à partir de la vidéo Les Jeunes (la géné­ra­tion Y) [25 minutes mais ne vous lais­sez pas avoir par le titre bateau ou les premières secondes qui parlent de la chan­son des resto du cœur]