
Et toujours Solène Jakovsky :

Suddenly he opens the door. DN’s Lena Sundström and Lotta Härdelin had a unique meeting with the whistleblower who has fans all over the world but risks lifetime imprisonment in the home country he once tried to save.
— Dagens Nyheter
L’interview est énorme, je ne peux que vous recommander de la lire. Ce que j’en retiens est en fait étrange, ce sont essentiellement les photos, que je trouve magnifiques. Et le bandeau titre fait magnifiquement Harry Potter.
Je ne vais pas me faire des copains.
Canon performed an experiment called Decoy to explore the power of perspective. This very visual project sought to find out how influential a photographer’s outlook can be. Six photographers were invited to participate, each one separately capturing a portrait of a man named Michael. On the day of the photoshoot, each artist was told something different about this man. Each photographer was given a different backstory for Michael, being told he’s one of the following: a commercial fisherman, a self-made millionaire, a recovering alcoholic, a man who’s saved a life, an ex-inmate, or a self-proclaimed psychic.
Les photos sont bien entendu toutes très différentes, mais aussi finalement très clichées dans l’approche.
Ce qui me gêne c’est que ce n’est pas une question de perspective. Ici on montre surtout le vide du discours des photographes qui disent chercher à connaître le modèle pour en tirer son essence, et autres jolies formulations.
Ces photographes ont finalement fait exactement ce qu’on leur a demandé. Ils ont créé une image pour faire ressortir celui qui a réussi à devenir millionnaire, celui qui sort de prison, etc. Pour ça ils mettent en scène, quitte à faire un peu stéréotype.
Ils l’ont fait, et d’une excellente façon. Le résultat est top, vraiment, mais ils n’assument visiblement pas ce qu’ils font. Ce n’est pas une question de point de vue. C’est plus profond que ça : ici le modèle n’est qu’un support pour créer l’image souhaitée, au même titre que le reste du décor. À la limite ils auraient pu faire une création sans personne en face, avec juste un mannequin ou même sans silhouette humaine.
Sauf que dans le discours, dire qu’on cherche à faire ressortir qui il est, à tirer son essence – même si j’admets que l’exercice est vain face quelqu’un qui joue un rôle – c’est de la foutaise. C’est ne pas assumer créer de toute pièce quelque chose qui n’existe pas.
J’ai osé il y a maintenant un an et demi. Depuis j’ai fait quelques séances photo. Ça se compte sur les doigts.
Je suis à la fois content des résultats et incroyablement frustré. Content parce que je tire des rendus qui ressemblent à quelque chose pour moi. Parce que tout ça m’a beaucoup fait évoluer, m’a beaucoup appris, même indépendamment de l’aspect photographique lui-même. Frustré parce que je suis très loin de faire ce que j’imagine, très loin d’arriver à capter une atmosphère ou des émotions tel que j’aimerais.
J’ai découvert plein de choses mais j’improvise encore beaucoup. J’expérimente, je ne sais pas toujours ce que je fais ni où je vais. Mes séances sont tellement espacées que finalement je me retrouve à refaire les mêmes erreurs au lieu de réellement progresser.
Je n’ai pas assez de terrain de jeu, assez de situation différentes, assez de réitération.
“Écrire un roman, c’est compliqué: vous pouvez passer un an, peut-être plus, sur quelque chose qui au final, sera raté. Écrivez des histoires courtes, une par semaine. Ainsi vous apprendrez votre métier d’écrivain. Au bout d’un an, vous aurez la joie d’avoir accompli quelque chose: vous aurez entre les mains 52 histoires courtes. Et je vous mets au défi d’en écrire 52 mauvaises. C’est impossible.”
Je repense au projet Bradbury de Neil Jomunsi, et je l’envie. Pourquoi pas ?
On m’a pointé vers les défis 365. Certains ont tenté de photographier quelque chose ou quelqu’un chaque jour. C’est certainement trop pour moi. Je n’ai jamais tenu les défis créatifs d’août très longtemps. J’ai aussi peur d’enchaîner des séances en quatrième vitesse juste pour dire que je l’ai fait et maintenir le rythme. Ce n’est pas ce que j’ai envie de suivre.
Une par semaine par contre… Différente à chaque fois.
J’aimerais maintenir six à dix séances longues, si possible dans la suite de ce que j’ai commencé. Les autres semaines ce peut être rencontrer quelqu’un, créer ou essayer quelque chose ensemble, même juste vingt minutes quelque part à l’extérieur dans la journée.
Je vais tenter. Je vais tenter mais j’ai besoin de vous pour jouer avec moi, de quelques photos 20 minutes en extérieur à la vraie séance d’une demie-journée, sur Lyon ou sur Paris, qu’on se connaisse ou pas.
Glissez-moi un message, organisons une rencontre, même si c’est juste pour en discuter.
Celle qui me me fait aimer chaque photo ou presque en ce moment c’est Solenne Jakovsky (tumblr). Il y a plein de choses à explorer dans ses histoires complètes. Il y en aura bien une qui vous donnera un coup de cœur parmi Amélie, Svetlana, Maelys, Céline, et Emy :
Et puis il y a la photo du jour, de Thanh
Et moi au milieu de tout ça je me rends compte que je n’arriverai à rien avec une séance par trimestre ou presque. J’ai besoin d’en faire une par semaine. Mieux : J’en ai envie. Et donc probablement pas de même nature que mes précédentes.
Paris en début de semaine, Lyon en fin de semaine, si vous voulez vous prêter au jeu ou jouer avec moi, c’est avec plaisir.
Ces photos sont très belles et vous êtes manifestement une photographe de talent… mais ce n’est pas ma femme. Vous avez fait disparaître chacun de ses « défauts ». Même si je suis sûr que c’est elle qui vous a demandé de le faire, vous avez enlevé tout ce qui a fait notre vie.
Lorsque vous enlevez ses vergetures, vous enlevez le souvenir de ses grossesses et de nos enfants. Lorsque vous enlevez ses rides, vous enlevez deux décennies de rires et de soucis. Lorsque vous enlevez sa cellulite, vous enlevez son amour pour la cuisine et pour tous ces plats que nous avons partagés.
Je ne vous dis pas cela pour vous faire sentir mal. Vous avez juste fait votre travail. Je vous écris pour vous remercier. En voyant ces images, je me suis rendu compte que je ne disais pas assez à ma femme à quel point je l’aime et que je l’adore comme elle est.
Merci.
On peut atténuer un peu, on peut ne pas montrer, mais quand on retouche pour changer et masquer alors on nie la personne, qui elle est et ce qu’elle a vécu.
Ça fonctionne sur les magazines justement parce qu’on ne connait pas ces gens, qui n’ont pas à être réels. Ne perdons pas notre humanité.
La vidéo disponible sur lesnumeriques rame complètement mais les premières images d’enfants avec une femme autour d’une flamme sont juste extra-ordinaires.
Moi aussi je veux faire du 100.000 ISO avec cette qualité. Juste en photo, ça me suffirait.
Quand ça monte à 1.000.000 ou 4.000.000 c’est bien entendu horrible mais l’exploit reste intéressant.
Je ne sais toujours pas comment partager mes trouvailles photo. Le droit de citation ne s’applique pas et beaucoup de photographes sont chatouilleux à l’idée d’avoir même des miniatures. En même temps, juste un lien sans même un aperçu de l’image, c’est assez vain.
Je prends sur moi de publier ici des toutes petites illustrations avec lien vers la page originale. Si un photographe y voit un problème, il suffit de le signaler.
J’adore particulièrement l’univers de la seconde photographe, à fouiller complètement.
Je clôture les derniers rendus d’une séance de mars, publiée avec bien du retard. Elle a été difficile, n’a pas donné ce que j’avais en tête, mais quand même des choses intéressantes. Extraits choisis :
Le reste est visible directement sur la galerie Flickr dédiée.
J’en ai profité pour aussi publier les premiers rendus de la dernière séance en date. D’autres suivront au fur et à mesure de l’été. Pour suivre les publications précédentes ou les suivantes, vous êtes invités à vous abonner directement sur l’espace Flickr correspondant.
Sélection d’une séance faite il y a quelques mois. Certaines ont déjà été posées ici. Toutes sont déjà collectées sur Flickr au fur et à mesure du temps sur l’album dédié à la séance.
Pour suivre les travaux, ça se passe sur l’album Flickr dédié à ma démarche [en raison des règles de Flickr, il vous faudra désactiver le safe search dans les préférences de votre compte pour ne pas voir qu’une partie restreinte des photos].
Comme toujours, tous les feedbacks sont plus que les bienvenus. Ils m’aident à avancer.