Ça fait déjà un bon moment que j’ai entendu parler du concept de revenu de base. Pour faire simple c’est l’idée de fournir chaque mois une somme à chaque individu, sans condition ni modulation. Dans les bons scénarios ce revenu est suffisant pour vivre, c’est à dire se loger, se nourrir et se soigner correctement, voire assurer une vie culturelle de base (on parle bien de vivre et non de survivre). Pour l’exercice on peut donc imaginer le placer au niveau du seuil de pauvreté.
Je suis passé par les différentes phases :
- Encore un projet démagogique
- Totalement irréaliste
- Les gens arrêteraient de travailler
- Impossible à financer
Mais malgré tout mon scepticisme de départ, je dois avouer que les arguments sont là. C’est loin d’être évident, il y a une bonne dimension de « j’y crois », mais c’est un peu la même chose dans l’économie actuelle.
Ce qui apparait certain c’est que ce système actuel est loin d’être évident et de « fonctionner » lui non plus : Totalement démagogique dans sa gestion, irréaliste dans les objectifs poursuivis ou la théorie, une incitation à travailler nettement débattable, et un financement qui est clairement à revoir. Quand on voit le résultat humain, les gens qui vivent ou survivent difficilement, les pays laissés pour compte, je doute qu’on puisse dire que le résultat est bon (oui, par contre on peut trouver pire dans l’histoire, ce n’est pas la question).
Alors quoi ? je vais vous laisser lire quelques liens, pour vous faire une première idée et en discuter ici. J’ai mis deux ans pour dépasser mes préjugés initiaux sur cette idée. Gardez votre esprit critique car il y a des points largement contestables, mais je ne peux que vous inciter à faire attention à ne rien rejeter au début et à rester ouvert, laissant vos objections pour la fin, qu’on en parle. Ce qui semble être un problème évident n’en est pas forcément un.
- Expérience en Namibie : retour de Stanislas Jourdan, et de Frédéric Bosqué
- La question du coût
- La question du travail
- Mise en perspective avec la recapitalisation bancaire
- Un dernier pour la route
Il reste que pour la notion de travail, de collectivité, de reconnaissance des activités non marchandes, de droit à la vie, d’économie utile, de création culturelle, d’innovation, de prise de risque, de la notion de valeur et de travail, du plein emploi qui n’existe plus, d’inventivité… ça résoudrait tellement de questions qu’on ne peut s’empêcher de se reposer la question de l’utopie.
Une seule chose m’apparait certaine : ça ne peut fonctionner que si ce revenu permet vraiment de vivre, sinon on risque de cumuler les désavantages des deux systèmes.
Personnellement je reste coincé à : OK, pourquoi pas, mais de la même manière qu’il y a plein de projets « si on refaisait la fiscalité de zéro » qui fonctionnent sur le papier, le problème c’est comment assurer la transition sans avoir à faire une révolution (dans le sens : période de terreur et bain de sang)
Sommes-nous capables de changer en profondeur le système dans lequel nous vivons ? L’histoire m’en fait douter.
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