IA : L’élé­phant dans le couloir

Je me vois mal commen­cer à plon­ger dans l’IA1 en igno­rant toute la ques­tion éner­gé­tique. Je commence ce billet pour essayer d’y voir clair.

C’est un brouillon partagé où je vais poser des notes au fur et à mesure des lectures, pas une conclu­sion.

On a tous nos biais, moi aussi. Quelques posi­tions de départ :

  1. J’ai un gros biais néga­tif à la base. J’ai vu passer les délires de la réalité virtuelle, des seconds mondes, du web3 et autres crypto-actifs. Je m’en suis tenu aussi éloi­gné que possible, j’en suis bien heureux et je ne souhaite vrai­ment pas entrer dans un gros hype alors que j’ai réussi à éviter les précé­dents. Le fait qu’une partie des suppor­ters de l’IA étaient suppor­ter du web3 n’est pas trop en faveur des ques­tions d’IA.
  2. Le second gros biais néga­tif vient de mes commu­nau­tés et lectures. Je navigue dans des sphères très concer­nées par les enjeux clima­tiques, qui font les efforts asso­ciées, et qui sont dans l’en­semble extrê­me­ment critiques vis-a-vis de l’IA, pour ne pas dire en total rejet. Ça ne me lie pas, mais c’est une posi­tion de départ et il est toujours diffi­cile de sortir tota­le­ment de ses préju­gés. Ici ça me sera d’au­tant plus diffi­cile que ça voudra dire tenir une posi­tion oppo­sée aux personnes qui m’en­tourent.
  3. À l’op­posé, je vois les trans­for­ma­tions à venir dans mon métier et cette fois-ci, j’y crois. J’ai à la fois envie d’être dans le train, et peur pour mon avenir si je décide de ne pas monter pour des raisons morales. Ça joue, et il va falloir que je fasse atten­tion à ce que ça ne me fasse pas cher­cher des prétextes ou des excuses.
  4. Enfin, j’ai aussi vécu les propos inco­hé­rents sur les enjeux clima­tiques, avec la chasse aux emails à effa­cer ou des préco­ni­sa­tions qui oublient tota­le­ment les ordres de gran­deurs. Parfois on désigne l’en­nemi à abattre et quand les chiffres ne tiennent pas on fini par « tout compte », ce qui est à la fois vrai et à la fois parfois juste un prétexte pour justi­fier une mauvaise posi­tion.

Pour expli­ci­ter le dernier point, je me refuse à juste regar­der la consom­ma­tion éner­gé­tique en absolu. Il faut tout réduire mais pas tout suppri­mer. L’enjeu c’est de savoir où et comment couper.

illustration d'un graphique en deux axes, sobriété énergétique et utilité. L'intérieur est coloré du vert (sobre et utile) marqué "à garder" jusqu'au rouge (pas sobre, pas utile) marqué "à jeter"

Pour l’ins­tant je vais déjà collec­ter les liens qu’on me fait suivre (en vrac dans un premier temps) :


  1. C’est amusant, je vois que j’uti­lise IA quand je donne un ton posi­tif et LLM quand je donne un ton néga­tif, quand bien même dans ces contextes je parle fina­le­ment de la même chose. Je vais garder IA ici mais c’est un sujet de réflexion. ↩︎

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Commentaires

4 réponses à “IA : L’élé­phant dans le couloir”

  1. Avatar de Pierre-Olivier

    Je trouve très étonnant de ne lire que trop rarement qu’aujourd’hui, l’IA reste un sujet de recherche. Qu’aurait-il fallu faire de l’informatique durant la décennie où il fallait beaucoup de place et de main d’œuvre pour faire des opérations peu impactantes ?
    Les cartes graphiques permettent bien d’entraîner et de faire tourner les LLM, mais elles ne sont pas les plus adaptées. Malheureusement on n’a pas mieux aujourd’hui, comme on n’avait pas mieux que des tubes à vide, aussi connus pour être des gouffres énergétiques.
    Les LLM eux-même évoluent, s’améliorent, sont plus efficaces de jour en jour. Il n’y a aucune certitude que ce soit la bonne manière de faire une IA qui tienne vraiment la route.
    Mais les premières briques sont là, ça marche, avec certaines limites (qu’il faut apprendre et reconnaître).
    On peut se plaindre que des entreprises fassent commerce d’une technologie qui n’est pas suffisamment aboutie, mais injecter de l’argent dans ce domaine de recherche est aussi le meilleur moyen d’avancer rapidement, de trouver des solutions aux problématiques actuelles que pose l’IA.
    Bien sûr ça consomme, et si ça consomme, ça coûte cher. Les entreprises d’IA sont les premières à vouloir réduire leurs factures, en disposant de composants plus adaptés ou d’optimisations bien pensées. La marge de manœuvre est énorme en tout point, mais c’est pas ce qui fait vendre des journaux ou cliquer. Pourquoi vouloir arrêter le progrès sous prétexte qu’on ne sait pas (bien) faire aujourd’hui ?
    Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les LLM ne se limitent pas à des entreprises aux pratiques plus ou moins douteuses. Une bonne hygiène numérique devrait passer par l’usage (et l’encouragement du développement) de LLM libres et maîtrisables. Ce pan foisonnant et pourtant hors des œillères des partisans du climat, leur permettraient de se rendre compte des consommations véritables.
    Je me suis reconnu dans les différents points que tu cites. Et c’est ton 3e point qui m’a fait réagir, car c’est bien ça qui se joue. Bref, ton premier pas commence ce soir avec Ollama ? :-)

  2. Avatar de Éric
    Éric

    Le fait de dire que ça peut s’améliorer ne me semble pas suffisant pour rejeter le sujet. Je ne parle pas d’arrêter le progrès. Je ne l’ai pas dit, je ne l’ai pas pensé.

    Par contre, oui, on a un enjeu de société. On pourrait (par exemple) se dire que c’est un sujet de recherche et que ça peut ou doit le rester tant qu’on n’a pas résolu l’équation énergétique.

    On pourrait aussi soupeser les enjeux, et choisir à quoi on a envie ou pas de participer.

    Le techno-solutionnisme qui se limite à se dire que peut-être que demain sera meilleur et qu’on trouvera peut-être une solution ne me semble pas suffisant aujourd’hui vu les enjeux dont on parle.

    Quant aux sociétés, elles feront toujours uniquement ce qui rapporte. Oui elles réduiront les factures si elles le peuvent, mais elles ne prendront globalement pas compte des externalités climatiques si ça n’entre pas dans leur équation économique court terme.

  3. Avatar de Pierre-Olivier

    Oh, désolé pour mon commentaire. C’était la première fois que je tentais de participer à un échange sur la toile depuis bien longtemps. Je le voulais challengeant à l’image du billet, mais le ton était vraisemblablement plus délicat à saisir par écrit. (J’aurais dû le faire relire à l’IA avant ? :-D)
    Est-ce qu’il serait possible de le dépublier et d’oublier cette maladresse ?
    Merci pour la réponse en tous cas.

    1. Avatar de Éric
      Éric

      Il n’y a pas de soucis. On échange, et pas de problème à avoir des avis divergents.

      J’ai volontairement publié, ça fait partie du débat

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