Je pensais initialement que le débat portait sur « comment je me positionne par rapport à l’IA considérant le changement climatique ? ». Comme j’ai eu personnellement cet exact débat d’IA vs. climat, je trouvais utile de te partager ma conclusion. Trop abrupte visiblement, donc je me permet de la préciser s’il faut vraiment alimenter le débat :

Pour moi l’IA appartient en grande partie à la merdification des choses : il faut subir encore l’arrivée de bots inutiles partout, qui viennent encore ralentir l’efficacité générale.

L’IA peut déjà aider certaines professions : par exemple en codant encore plus rapidement des fonctionnalités inutiles qui seront des gouffres environnementaux, en écrivant des articles industriels qui vont tuer le référencement des bonnes idées, en créant des images/vidéos de désinformation, …

Tout cela a un coût environnemental, bien à cause de l’IA. Mais c’est hors de la question initiale. Il faut bien sûr lutter contre, mais ce n’est pas nouveau : le problème de fond ne vient pas de l’IA, elle y contribue.

La vraie question est donc de savoir quel est le coût environnemental concret de l’IA si je mets personnellement le doigt dedans. Quel est le coût environnemental de l’entraînement des modèles, combien coûte la génération, quels risques et perspectives à moyen/long terme pour le climat, contre quel risque de ne pas prendre le train maintenant, ou qu’est-ce que cela peut m’apporter par rapport à mes considérations environnementales (est-ce qu’on peut éviter un trajet en voiture en allant moins souvent voir un psy car l’IA pourrait en partie aider), et autres questions éthiques.

C’est bien là que je voulais orienter le débat, car de mon point de vue, avec mes recherches et expérimentations, on est d’une part dans un écosystème très dynamique (« grâce » à l’argent qui est injecté, au contraire du bitcoin par exemple) qui en est encore à ses débuts (si on pense « je vois les trans­for­ma­tions à venir dans mon métier »). Ce qui rend difficile un discours moralisateur concentré sur l’IA aujourd’hui. Et d’autre part, ça ne change pas la réflexion qu’il faut avoir face aux offres en ligne, qui vont effectivement masquer les véritables coûts des fonctionnalités d’IA.

Loin du techno-solutionnisme, je t’invitais donc à creuser davantage ce sujet d’IA et climat avec un angle plus personnel. Car si l’IA est bien néfaste pour le climat de manière générale telle qu’utilisée massivement aujourd’hui, le débat qui m’intéresse, parce que tu le soulèves, c’est de voir ce qu’il en est pour soi !