Afin de protéger les chercheur.e.s qui seraient amené.e.s à consulter ces sites [faisant l’apologie du terrorisme] pour mener à bien leurs recherches, je vous demande de bien vouloir nous transmettre [les] noms et coordonnées [des chercheurs] qui travaillent ou envisagent de travailler en consultant ces sites.
[…] Cette information est hélas nécessaire afin de pouvoir prouver qu’un programme de recherche était bien en cours sur ces questions dans votre unité. Il s’agit d’une mesure préventive qui nous permettrait, le cas échéant, de défendre les collègues
Certains ont cru que l’information était là. C’est le symptôme d’une crainte, mais la vraie information elle suit dans l’article :
Des chercheurs ont vu débarquer chez eux ou dans leurs laboratoires les services de la DGSI, qui ont embarqué leurs ordinateurs, justement dans ce domaine.
— Patrice Bourdelais, directeur de l’INSHS, Franceinfo
Mesure préventive ? vraiment ? peut-être pas tant que ça, et là ce n’est plus une crainte mais un vrai problème.
Je n’ose imaginer un système tellement défaillant que les services de renseignements ignorent qu’ils s’adressent à des chercheurs spécialisés sur le sujet. Ils savent, et donc ce qui les intéresse ce sont les données, les recherches, pas le risque de terrorisme de la part du chercheur.
C’est un problème pour les chercheurs aujourd’hui, mais aussi pour le futur. Je souhaite bien du courage aux chercheurs pour ne pas se faire fermer toutes les portes si leurs données peuvent à tout moment être saisies.
On peut se dire qu’ils méritent la même protection que les journalistes mais c’est se tromper de combat.
Le problème est en amont. Tout le monde mérite d’avoir le droit de s’informer ou d’informer les autres, sans forcément avoir une étiquette ou un métier particulier.
Ce sont nos libertés fondamentales qu’on remet en cause. Laisser faire est d’une négligence grave. Le traiter comme un problème particulier de chercheurs ou de journalistes, c’est une erreur grave qu’on risque de regretter.
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