Je ne comprends la logique à l’œuvre quand on affirme (ou qu’on sous-entend) que certaines causes ne peuvent pas être défendues par une personne à cause de son sexe, de son apparence ou d‘un quelconque attribut qui la classe ipso facto dans le clan des oppresseurs.
Sujet récurrent auquel je n’ai toujours pas trouvé de réponse correcte.
Je comprends que la parole sur le sujet ne puisse être portée majoritairement par les hommes, sauf à justement reproduire le problème. Je comprends que certains événements qui discutent le sujet puissent être entre femmes, pour plein de raisons.
Je comprends aussi que, non victime, je ne comprendrais pas forcément tout, et que de toutes façons je n’ai pas, moi, à tout comprendre pour le reconnaître comme légitime. C’est même en partie la base du sujet.
Accepter de ne pas tout comprendre ou tout maîtriser n’est – particulièrement pour moi – pas une mince affaire, quel que soit le sujet.
Par contre je n’adhère pas à la vue du « seule les victimes peuvent en parler et ont un avis légitime », pas plus là que sur d’autres sujets. En fait c’est même tout le contraire. Par principe tous les impliqués dans une question ont une vue biaisée, la victime autant que l’oppresseur. C’est bien pour ça qu’en justice on impose un juge neutre au milieu.
Le problème c’est qu’ici il n’y a personne de neutre.
Tout le monde est biaisé à des degrés divers, conscient à des degrés divers. Tout le monde est concerné, ou est légitime à se sentir concerné par le problème, avec son propre biais : les femmes comme les hommes.
Oui, les hommes aussi, sauf à nier que l’homme joue un rôle dans la société patriarcale et à penser qu’ils sont hors du problème.
Je sais que je ne dois pas prendre le débat. Je sais que je ne dois pas imposer mes vues. Je sais que je dois justement laisser de la place et laisser l’espace militant se construire sans moi. Je sais que j’ai beaucoup à apprendre et toujours à écouter.
Pour autant je crois aussi que mon avis est aussi légitime qu’un autre, ni plus ni moins, et que c’est ensemble que nous pourrons agir. Je respecte que d’autres n’aient pas cet avis, qu’ils me le disent. J’espère juste qu’ils pourront respecter le mien et que nous pourront continuer à agir en désaccord.
Oui, mon texte n’est pas clair mais je le publie tout de même. Il ne le sera peut-être jamais. Les débats sont souvent violents sur ce sujets et j’ai l’impression de devoir mettre 50 précautions oratoires avant de dire quoi que ce soit, que ce soit à l’attention des uns ou des autres.
Je crains autant les critiques violentes de militant·e·s que les partages de personnes qui en profiteront pour cracher sur le mouvement. Je doute que cela ne facilite grand chose. Le message final s’en trouve brouillé.
L’échange sera probablement plus simple en privé. Vous y êtes les bienvenus, y compris – et surtout – si c’est pour m’expliquer quelque chose que je n’ai pas compris.
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