« est loin d’être la réponse que j’ai le plus souvent vue de la part de militants (autant hommes que femmes). »

Un des problèmes de cette discussion est qu’il mélange expérience personnelle, généralités sociales et théorisation du discours. On peut tenter d’abstraire un peu plus.

Est-il possible d’avoir une _opinion_ sur un groupe dominé lorsque l’on fait partie du groupe dominant ? OUI. La preuve dans cette discussion

Est-il possible d’avoir une _opinion favorable_ sur les idées du groupe dominé lorsque l’on fait partie du groupe dominant ? OUI mais il y a biais. Car que ce le membre du groupe dominant pense être _juste_ (même avec toute la bonne volonté du monde) ne l’est pas forcément pour les membres du groupe dominé, puisque il ne peut voir que le problème de sa position.

Le fait d’avoir une opinion ne permet pas nécessairement d’avoir le droit de l’exprimer vers tous publics.

La position saine est toujours d’admettre que l’on a une opinion, mais que celle-ci est sujette à caution lorsque l’on est dans le rapport dominant vers dominé. Il est nécessaire d’écouter et même parfois de se taire. C’est excessivement frustrant pour le dominé qui connaît la libre expression de par sa position même. Il se retroube en position inversée de faiblesse.

Les membres du groupe dominé peuvent en effet ne pas vouloir entendre la voix du ou d’un des membres du groupe dominant, car cette voix même s’exprimant dans sa logique d’expression libre (donnée par son statut) est une agression, même _si_ elle est potentiellement raisonnable en théorie.

Mais comme nous ne vivons pas en théorie, mais bien dans un monde de conflits et de structure hiérarchisée par les oppressions. Il est en effet très difficile de sortir de cette impasse.

Pour le dominant, il s’agit de

1. Écouter.
2. Faire confiance.