Car voilà la triste vérité. Bien souvent, même inconsciemment, vouloir à tout prix connaitre l’identité civile d’une personne n’a qu’un but : pouvoir le juger sur le nom, le passé, le milieu social, les études, l’emploi ou pire.
[…]
Nul besoin de savoir s’il a fait des études dans cette spécialité, s’il est brillant ou s’il est typé asiatique. A l’extrême limite, on peut vouloir connaitre les activités professionnelles de la personne, mais guère plus.
[source: anonyme et pseudonyme sont sur un bateau]
Le pire c’est quand le milieu artistique lutte contre ces internautes anonymes qui se cachent derrière des pseudonymes. Outre la malheureuse confusion entre pseudonyme et anonyme, il faut apprécier l’ironie de ceux qui utilisent des noms de scène ou nom de plume et qui ne répondent que par ce nom.
Mais surtout il y a un glissement de culture sur l’identité des gens. Ma filiation, mon nom de famille, ma scolarité font partie de qui je suis, mais finalement l’identité que je construis ici est d’abord liée à ce que je dis, comment je réagis, pourquoi. Au mieux mon identité civile peut expliquer mon identité actuelle pour un historien, mais c’est assez peu pertinent pour l’essentiel des interventions.
J’utilisais autrefois un pseudonyme. J’ai arrêté de le faire par la pression sociale, parce que c’était trop peu crédible pour trop de monde et que j’intervenais de toutes façons publiquement trop souvent avec mon identité civile. Puis je reprends un peu la main progressivement, en tronquant mon nom de famille, voire en reprenant un pseudonyme qui n’est qu’une contraction de mon nom civil, donc « plus crédible » et « moins anonyme » pour beaucoup tout en gardant une certaine opacité.
Ces questions ne sont pas réglées, mais j’attends le jour où ce qu’on dit sera plus important que notre identité civile.
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