J’ai écouté – avec retard – le magazine Envoyé Spécial sur le chômage et la pénurie de main d’œuvre. Vous pouvez passer votre chemin, rien n’y est dit, ou presque.
Par contre on y conte encore une pénurie de main d’œuvre pour une série de boulots payés au SMIC, souvent en temps partiel non choisi, et avec des horaires atypiques (genre quelques heures, puis une énorme pause mais pas suffisante pour te permettre de rentrer chez toi pour une autre activité, puis encore quelques heures, dont une partie le soir ou très tôt le matin) et très mal considérés socialement.
Un boulot dont personne ne veut, dont l’offre est structurellement insatisfaite, dans le modèle libéral, logiquement les conditions ou la compensation devraient être améliorées pour tenter d’inverser un peu la tendance, ou au moins pour que les quelques personnes aillent chez vous plutôt que chez le voisin. Mais non, ces jobs restent au niveau du minimum légal et on préfère se plaindre du manque de personnel.
Un peu de réalisme : Le niveau d’éducation a sensiblement augmenté depuis 50 ans. La majorité des gens peuvent prétendre à des emplois qualifiés (et trop souvent refusent le reste), potentiellement intéressants. Il n’y a cependant pas tant que ça de boulots intéressants sur le marché par rapport à la demande. Inversement il y a plein de boulots pourris, souvent sans qualification particulière nécessaire. Quelqu’un m’explique pourquoi les boulots pourris sont encore moins bien payés que les boulots intéressants ? N’est-ce pas là une échelle de valeur purement idéologique ?
Dans un monde vraiment libéral, en occident (niveau d’éducation assez élevé) le personnel de ménage nettoyant un bureau serait souvent mieux payé que la personne qui travaille dans ce bureau. Que cela fasse un peu cogiter les chantres du libéralisme bien assis dans leur bureau avec leur salaire confortable.
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