Quand je développais, je pense que ma moyenne a le plus souvent tourné autour d’une douzaine d’heures de travail productif par semaine. Par « travail productif » j’entends « travailler à la tâche qu’on m’a demandé ». Cette moyenne était même assez irrégulière pour que je me demande si une moyenne mensuelle ne serait pas plus adaptée.
À cette moyenne il faut toutefois ajouter quelques périodes de suractivité dans l’année. Là je faisais peut-être huit à dix heures quasi continues par jour, mais pas forcément quand le projet en avait le plus besoin.
Le reste du temps je papillonnais, pour partie sur des activités techniques mais non nécessaires à la réalisation de mon travail, et pour partie sur des activités techniques, personnelles, voire récréatives.
Le non productif essentiel à la production
Je ne considère pas ce temps passé « à ne rien faire » comme du temps perdu. Il m’était indispensable : Un travail intellectuel nécessite de pouvoir penser à autre chose, d’avoir du recul, de laisser les idées et la vision mûrir dans la tête. Plus que la réflexion, il faut aussi avoir une vision large sur ce qu’on fait et de ce qui se fait hors de son projet, hors des méthodes de sa société, y compris sur d’autres logiciels ou sur d’autres technologies. C’est ainsi qu’on peut résoudre les problèmes efficacement.
Les salons de discussion avec les trolls ou échanges interminables entre développeurs, les centaines (milliers ?) d’heures passer à lire les blogs techniques, les autres centaines à lire les docs ou expérimenter des choses qui n’ont rien à voir avec mon travail en cours… Tout ça s’est révélé d’une valeur inépuisable pour mon travail. J’irai même plus loin en pensant que c’est souvent ce qui a fait la valeur de mon travail par rapport aux autres.
Ces heures ne sont pas « productives », mais elles sont rentables, et pas qu’un peu. J’aurais certes pu travailler six à sept heures par jour, mais j’aurais été beaucoup plus lent sur ces six heures. La production aurait été un peu plus importante mais la qualité aurait aussi été dramatiquement plus basse. Sur un travail intellectuel, la valeur produite n’est pas proportionnelle au temps passé, tout simplement.
Pour la suite, c’est juste le lien suivant : Être comptable de son temps.
Un rappel toutefois : Tout ce qui précède est vrai pour des développeurs autonomes, responsables et motivés. L’organisation du temps d’un consultant ou d’une direction me paraît totalement différente (même si là aussi huit tâches d’une heure ne tiendront jamais dans une journée de huit heures), de même pour des développeurs qui ont besoin d’être pris par la main.
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