Ce n’est pas la première fois qu’on parle des comptes et combines au Conseil constitutionnel. On a déjà vu passer des affirmations sur des validations de comptes de campagne litigieuses mais réalisées quand même « pour le bien commun ». Il y a peu je me faisais l’écho d’une solution largement contestable de report d’effet dans le temps qui semblait politique.
De plus en plus le Conseil Constitutionnel semble prendre des décisions juridique. C’est déjà gênant en soi mais dans ce que nous rapporte Jules, ici on serait allé jusqu’au faux alors que la nécessité publique était plus que contestable. Les faits, s’ils sont avérés, peuvent relever de quinze ans de prison. Il ne s’agit pas que d’un simple laissé faire. Au final on a échangé la vraisemblance d’un candidat à une élection pour les soupçons sur le garant suprême de notre constitution. Franchement je doute que la démocratie y ait gagné.
Et le fait est que la justice rendue par le Conseil constitutionnel a parfois pu donner des raisons de douter de son impartialité ; ou tout du moins, de son imperméabilité à la contingence politique.
Que les raisons de douter soient fondées ou non, que les actes soient réels ou non, la simple accumulation de doutes face à des alertes et des décisions litigieuses est en soi un réel problème.
Et puis ici, ce n’est pas une déclaration anonyme d’un sombre inconnu, on parle d’un professeur en droit, ancien membre du Conseil constitutionnel. On ferait difficilement mieux.
La solution est connue : il suffit de limiter le pouvoir des politiques dans le processus de nomination des membres du Conseil. Mieux encore, d’assurer leur inamovibilité, comme tout juge indépendant qui se respecte.
J’ajouterai : Qu’une instance telle que celle-ci se cache derrière le secret des délibérations pour ne pas raporter un tel acte (d’autant qu’il s’agit d’une obligation spécifique pour les membres d’une autorité publique) me semble moralement très fragile. D’ailleurs Jacques Robert vient de casser ce secret, c’est bien qu’il juge qu’il en avait devoir si ce n’est le droit. L’obligation de secret ayant légalement la même force aujourd’hui qu’hier.
Même si je sais qu’il est facile de juger après coup alors qu’on ne partage aucun des enjeux et aucune des contraintes qui furent et sont les siennes, cette déclaration il aurait du la faire à l’époque. Il y aurait eu scandale, mais le scandale aurait été ponctuel et événementiel. Là c’est l’honnêteté et la confiance dans une institution indispensable qui s’effrite. Le danger est bien plus grave, même si moins visible.
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