Pour obtenir des résultats exceptionnels il faut des objectifs exceptionnels.
Sérieusement, visez la lune. Les équipes ne demandent que ça et, si les conditions sont réunies, ça finit souvent par donner des choses intéressantes.
Souvent, pas tout le temps, et uniquement si les conditions sont réunies.
Le problème du management à la française c’est de se contenter d’appliquer des objectifs irréalistes, croire que ça va tirer les gens vers le haut, et renvoyer ensuite un feedback négatif sur les résultats pas à la hauteur. Non seulement ça ne fonctionne pas mais en plus ça donne des résultats opposés.
Points de contrôle avant départ
- L’objectif introduit-il une rupture, un rêve, ou un mur à abattre ? quelque chose d’irréalisable dans sa nature et pas juste un chiffre plus important que d’ordinaire ?
- L’objectif motive-t-il en lui-même et non simplement par la satisfaction de la direction, voire par crainte de l’alternative ou de l’échec ? L’échec est-il possible ? bien accepté ? L’objectif est-il complémentaire à un bon fonctionnement de la société ?
- L’équipe est-elle sur une dynamique positive, avec des résultats positifs et célébrés comme tels ?
- L’équipe a-t-elle des ressources humaines et matérielles disponibles qu’elle peut utiliser à cet objectif complémentaire ?
- L’équipe a-t-elle une pleine liberté d’action et de décision ?
Il s’agit plus d’oser faire différent, autrement, sans se préoccuper de ce qu’on croit possible ou non. Si l’émulation est là, que les voyants sont au vert, il est possible de faire tomber énormément de barrières jugées infranchissables.
Parce qu’il y a d’autres voies
Si par contre vous répondez « non » quelque part ou si vous biaisez un peu, probablement ne faut-il pas chercher un objectif ambitieux.
Il y a d’autres chemins possibles, peut-être plus adaptées à la situation :
Si tout est contraint, qu’il n’y a pas de moyens ou de libertés, mieux vaut envisager des petits pas qu’on pourra réussir pour chercher un peu plus de souffle à l’avenir.
Si la dynamique n’est pas bonne mais qu’il y a moyens et libertés, mieux vaut chercher des prises de risque faibles mais suffisamment différentes des objectifs habituels, le temps de retrouver un collectif positif.
Si le management n’est pas capable de libérer des ressources, de donner la liberté à l’équipe ou d’accepter que l’objectif ambitieux ne sera pas atteint : changez de management, vite :-)
Et si vraiment rien n’est à même de faire rêver, aucune rupture à créer, c’est à vous de voir suivant vos objectifs de vie mais il y a peut-être des rêves à accomplir ailleurs.
Quelques scénarios trop vus
Quitte à enfoncer les portes ouvertes, la différence entre des objectifs ambitieux et des objectifs irréalistes tient beaucoup de la perception et du contexte.
Il ne suffit pas d’un management qui répète sa confiance avec force. Voici des cas chacun vu plusieurs fois, soit personnellement soit dans des équipes proches. Ne faites pas ça, ne vous laissez pas embarquer dans ce qui ne sont que des objectifs irréalistes :
« On va mettre des objectifs élevés pour que les gens se dépassent » avec simplement des chiffres difficiles à atteindre. Démotivation par l’échec, perte de confiance dans la vision du management, au mieux un essoufflement parce qu’on a pris l’allure du sprint pour faire un marathon.
« Pour que la société survive, il faut réussir à faire deux fois plus que l’objectif que nous avons échoué la dernière fois » accompagné d’une perte de liberté décisionnelle parce qu’on ne peut pas échouer. Bonus pervers quand on sait qu’on n’y arrivera pas et qu’on aura un plan B.
« Nous voulons grossir et pour ça il faut faire beaucoup plus » en oubliant que c’est une bonne motivation pour les dirigeants ou les actionnaires mais peu motivant sur la durée pour ceux qui réalisent.
« Visons la lune » mais en réservant l’essentiel du temps et des ressources sur le courant et les objectifs de fonctionnement. Démotivation par sentiment d’incapacité, qu’il soit justifié ou non.
« Qu’est-ce que vous voudriez faire ? » avec une vraie volonté de mettre en capacité malgré les compromis à faire, mais après des projets qui ont systématiquement été décrits par le management comme échoués, trop lents ou insatisfaisants. Manque soit d’adhésion au management, de confiance et donc de motivation, soit manque de confiance de l’équipe en elle-même qui ne verra que les murs devant elle.
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