Ce qui m’agace dans cette affaire est que jamais la correction n’aura le même écho que l’étude bidonnée.

En fait, The Shift Project est parti d’une conclusion, a exagéré des chiffres de plus d’une dizaine d’années en oubliant le progrès technique (on est passé de la télé à tube cathodique au moniteur LCD, du HDD au SSD, de l’ADSL à la fibre, des serveurs sont rapprochés des clients des FAI, les décodeurs hardwares sont devenus terriblement efficaces au pixel par watt consommés). Donc je suis persuadé que le ratio d’erreur de ×57 est lui-même encore minimisé.

C’est un peu comme si ils avaient voulu démontrer que le cordon bleu coute 1700€ pièce à l’Élysée en se basant sur les frais de bouche de Chirac. C’est faux, archi-faux, ils le savent, et ça ne rend pas forcément la cause plus défendable.

OUI, nous savons que le numérique pollue, mais mentir comme un arracheur de dents ne va absolument pas « attirer l’attention » sur une cause, aussi noble soit-elle, sinon en mal à long terme, parce qu’il y aura forcément un doute.

Vendredi dernier, j’ai vu deux personnes donner une conf à une journée technique pour “prouver” le biais (supposé) des plateformes de GAFAM, commandités par les États (et selon eux, “prouvés par La Quadrature”, je plains LQDN qui n’a rien demandé de ce côté). Outre le biais de leur propre étude, et que l’on sait que certaines d’entre elles sont effectivement non-neutres (Facebook dans leur exemple envers “l’ultra gauche” lors du dernier sommet du G7, sans chercher si la fréquentation n’était pas compensé vers une page événementielle ou une forte diminution dudit public de cette page, venu contre-manifester au G7), les orateurs ont réussi à NE RIEN PROUVER sinon qu’avec du culot, on peut affirmer n’importe quoi en montrant un graph avec des chiffres non sourcés, sans risquer aucune contradiction.