Ça n’a jamais été une question facile pour moi mais ça l’est encore moins cette année. Je n’ai aucun candidat qui me semble suffisamment proche de mes aspirations et valeurs, personne qui me donne envie de voter pour lui.
Du coup j’ai deux possibilités. Soit je vote pour essayer de faire gagner le moins pire, soit je vote pour donner du poids à mes attentes et les marquer dans les statistiques.
Note : Ceci n’est pas une conclusion mais une réflexion à haute voix, qui peut évoluer du tout au tout, d’autant que la réponse générale reste « je ne sais pas et je ne vois aucun bon choix ».
Voter pour donner du poids à mes attentes
J’exclus évidemment d’office tous les prêcheurs de haine et ceux qui sont prêts à s’y associer : Lepen, Zemmour, Dupont-Aignant, Pécresse.
Macron ça ne fait aucun secret que je ne suis pas aligné avec sa politique, ni sur le fond ni sur la forme. Je ne me vois pas envoyer un message de soutien ou de caution.
Roussel a fait un choix stratégique de jouer le beauf réac de gauche, et honnêtement je ne vois rien à soutenir ici.
Hidalgo et Jadot ne se distinguent pas vraiment de la politique de Macron. J’ai récemment vu le second décrit comme Macron qui fait du jardinage et ça correspond plutôt bien. Rousseau aurait fait une nette démarcation politique, lui non. Le côté climat/écologie est essentiel pour moi mais EELV n’y est pas toujours très crédible non plus donc je dis oui plus par principe. Bref, je préfère m’ajouter au statistiques de Jadot qu’à celles de Macron, mais ça ne va pas changer grand chose.
Reste Poutou, parce qu’il pousse un discours radical qui mérite d’être dit et entendu à défaut de mériter de le mettre au pouvoir. Oui, ça fait faible.
Il y a enfin Mélenchon. J’ai beaucoup hésité. Le programme de LFI/LAEC n’est pas mauvais. C’est d’ailleurs le travail le plus sérieux de la politique française côté programmes, de loin, indépendamment de ce qu’on pense des choix pris. Je ne suis pas aligné avec tout et il me manque des choses importantes mais je ne suis pas non plus très éloigné d’une majorité des points présents. Bref, pour donner du poids au premier tour ça pourrait être oui.
Il me manque un Benoit Hamon ou une Isabelle Attard, avec les valeurs qu’il faut, suffisamment de radicalité mais tout en restant ouverts, raisonnables et pragmatiques.
Mélenchon ou Jadot donc, peut-être plus Mélenchon s’il faut faire poids pour porter un message qui ne soit pas un consensus mou. Ce serait d’autant plus intéressant que Mélenchon est le seul du lot à avoir un petit espoir de second tour, et donc faire un avoir un vote qui porte un poids ensuite dans les analyses politiques.
Je parle de premier tour seulement, parce que…
Voter pour faire gagner le moins pire
J’exclus là aussi évidemment d’office tous les prêcheurs de haine et ceux qui sont prêts à s’y associer : Lepen, Zemmour, Dupont-Aignant, Pécresse.
Dans ceux qui ont une chance de passer au second tour, il me reste donc Mélenchon et Macron.
Si j’ai dit du positif du programme, et qu’il n’y a aucun doute que ce programme se trouve bien plus proche de mes aspirations que de ce qu’a mis en œuvre Macron, je n’ai absolument aucune confiance dans la personne de Mélenchon, mais alors vraiment aucune.
Je ne suis pas du tout aligné avec la politique de Macron mais je sais que je vais garder une gestion du pouvoir avec un facteur de risque plus faible : je sais d’avance à quel point ça va être pourri, tout en sachant que je ne risque pas de m’aligner sur des dictatures, de sabrer toute la politique internationale, de partir sur une dérive autocratique pire que l’actuelle.
À l’oppose, les prises de position personnelles de Mélenchon n’ont pas toujours été très claire ni toujours aligné avec le programme qu’il représente. Mon manque de confiance en sa personne est tel que le risque me semble trop élevé.
Pour le dire autrement : Je ne veux pas d’un Trump de gauche. Je préfère perdre 5 ans de progrès social, ça sera moins difficile à rattraper qu’un président incontrôlable.
On parle de risque, sur une personne, dont je ne vois qu’une petite frange par les média et les polémiques. C’est donc forcément très subjectif, très difficile à estimer, et peut-être que je dis une grosse connerie sur laquelle je reviendrai dans un mois (et peut-être pas).
Les choses auraient été très différentes avec une personnalité pragmatique et ouverte à la tête du programme LAEC mais est-ce que ça aurait même fonctionné alors que la base attend de la radicalité et que le mouvement s’est fondé sur le rejet de la caste actuelle ? On peut difficilement refaire l’histoire.
Et alors ?
Et alors je ne sais pas, je partage mes réflexions à haute voix. Peut-être Mélenchon au premier tour et Macron au second, si tant est que les deux arrivent en face à face, ce qui ne semble pas le plus probable.
Peut-être que non, que je ne ferai pas Mélenchon -> Macron mais Jadot -> Macron, ou Poutou -> Macron, ou Jadot -> Mélenchon, ou même Mélenchon -> Mélenchon.
Je doute de voter blanc, parce que je préfère toujours un moins pire qu’un des affreux haineux, et que ma voix compte pour dire ça.
6 réponses à “Pour qui voter”
Aussi dans la réflexion, croisé ce matin : https://blogs.mediapart.fr/albin-wagener/blog/070322/les-raisons-dun-vote-melenchon
Petite coquille, je suppose, vous avez écrit Rousseau au lieu de Roussel ?
J’étais un fervent croyant en JLM pour les deux précédentes campagnes, mais j’ai beaucoup de mal avec son ralliement populo-complotiste durant le COVID.
Néanmoins, s’il tient ses engagements côté programme, notamment en ce qui concerne la transition vers une 6ème République, cela augurerait du bon en terme de vie politique pour le futur, et ce qu’importe sur l’on approuve le reste de ses idées ou non.
Je voterai donc pour lui, même si je conçois qu’on puisse préférer un choix « raisonnable » pour Macron étant donné le côté caractériel du personnage.
Dans le paragraphe qui parle de Jadot, c’est bien de Sandrine Rousseau que je parle. Elle aurait fait un vrai différenciateur vis à vis de Macron et ma réflexion aurait porté sur d’autres enjeux.
Macron, un vote « raisonnable » ? C’est bien vite oublier le massacre de toute sa mandature : épisode des Gilets Jaunes (avec éborgnages/arrachages de mains, qu’un dictateur ne renierait pas), au point qu’on est devenu un État policier, sur les 5 ans, 4 sous état d’urgence, massacre de l’hopital public (et de tout ce qui est public en général), massacre des institutions, sans plus aucun contre-pouvoir… quant à comparer les caractères des deux candidats, on en parle ? Celui qui veut « emmerder » les gaulois réfractaires qui ne sont rien et qui devraient travailler pour se payer un costard ? Non, désolé, vous vouliez éviter la haine et la dictature avec l’extrême- droite ? Nou l’avons eue quand même avec l’extrême-centre…
Pour ma part : le second tour, on verra quand on y sera.
Mais a priori, il est hors de question de donner la moindre voix, et la moindre idée que je donnerai ma voix, au blondinet dont la dernière frasque s’appelle McKinsey. Il a assez joué avec la société française, aux dépens de ladite.
Imaginer lui donner encore un blanc-seing pour détruire encore plus les systèmes d’entraide, les hôpitaux, l’enseignement, tout en enrichissant ses copains, c’est non.
Je n’avais déjà pas voté pour lui en 2017 alors qu’il avait quand même bien réussi à faire croire à plein de gens qu’il amenait avec lui un renouveau politique, voire qu’il était de gauche (bravo, quel talent), cinq ans de sape de notre société ne me le rendent pas plus viable comme option de second tour.
Bref, concentrons-nous déjà pour un premier tour « en conscience ».
J’ajoute https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=CTEF7jGsOvg sur le sujet.
La vidéo montre bien les trois facettes : la partie vision idéologique et programme, la personnalité et les risques associés, et la dimension internationale avec ses positions problématiques. Si je ne suis pas aussi optimiste que l’auteur sur la conclusion, je me retrouve assez bien dans l’analyse.