Si les livres sont des désirs et le numérique de la pornographie, je saute de joie. Oui, tout simplement parce que ça implique que le marché du numérique va décoller encore plus vite que prévu.
Plus sérieusement j’aime bien la réflexion et elle cache des choses intéressantes. Oui le livre enrobe la lecture et la transforme en un objet qu’on chérit et qu’on manipule en lui-même. Même quand la lecture est mauvaise, le livre continue à être traité avec respect.
À l’inverse le livre numérique propose la lecture et uniquement la lecture. Il ne cherche pas à masquer ou à l’enrober, il l’affiche et la met en avant. Pour moi c’est un grand pas dans la bonne direction, parce que l’important dans le livre ce n’est pas la couverture, c’est ce qu’il y a d’écrit sur les pages.
Je fais très attention à essayer de parler plus souvent de lecture numérique et moins souvent de livre numérique, parce que finalement l’enjeu est là : l’auteur, le texte et le lecteur. Le reste n’est qu’artifice. Le livre est un moyen et s’il devient un but c’est que nous nous sommes fourvoyés.
Je ne sais plus si j’ai entendu Karl Dubost ou François Bon le dire mais je suppose que les deux ont du le penser : Finalement le livre numérique n’est qu’une transition, l’avenir c’est la lecture web. Et non, ça n’implique pas forcément votre ordinateur portable de 3 Kg avec son navigateur web avec plein de boutons et toute la complexité de l’informatique. C’est bien tout ça l’enjeu justement : mettre en avant la lecture sans la faire entrer de force dans un outil.
Une réponse à “Mes livres sont des désirs. Le numérique, c’est de la pornographie…”
Que vaut-il mieux ?
S’envoyer en l’air et prendre le pied de sa vie, sans le côté sensuel, et encore, c’est à voir, on ne peut pas faire l’amour sans impliquer les sens ! (la lecture numérique aborde aussi les sens, d’une manière différente du papier, c’est tout), sans le côté émotionnel donc. Bref, s’envoyer en l’air avec un(e) inconnu(e) (ou pas), sans implication autre que le plaisir qu’on y prend.
Ou faire l’amour avec moins d’excitation, un peu comme une routine, avec une personne qu’on apprécie, avec les implications émotionnelles d’un couple (à quelque niveau de relation qu’il soit), mais moins de plaisir physique ? (compensons donc par le plaisir émotionnel de l’objet livre-papier)
La littérature ce n’est ni de l’érotisme, ni de la pornographie (opposer désir à pornographie, c’est opposer deux choses non pas contradictoires, mais différentes ! Si le numérique est de la pornographie, le papier serait de l’érotisme et non du désir ! et encore, c’est à voir vu ce que certains éditeurs enrobent dans un « papier sensuel » est qui n’est parfois que du cru et provocateur)
Laissons et continuons la métaphore (ou pas), la pornographie décolle, là où l’érotisme soft n’est plus qu’une version adoucie de films pornographiques médiocres. Les gens qui cherchent le numérique, cherche le texte avant tout, pas une espèce de relation sentimentale avec un objet de désir. Comme la princesse qui attend son prince charmant, on est trop souvent déçu par ce genre de relation à l’oeuvre. Par contre, si on va directement au texte, il arrive que la relation s’installe durablement et que le texte deviennent un livre qu’on chérit, conseille, et garde dans sa bibliothèque (papier ou numérique)