Que vaut-il mieux ?
S’envoyer en l’air et prendre le pied de sa vie, sans le côté sensuel, et encore, c’est à voir, on ne peut pas faire l’amour sans impliquer les sens ! (la lecture numérique aborde aussi les sens, d’une manière différente du papier, c’est tout), sans le côté émotionnel donc. Bref, s’envoyer en l’air avec un(e) inconnu(e) (ou pas), sans implication autre que le plaisir qu’on y prend.
Ou faire l’amour avec moins d’excitation, un peu comme une routine, avec une personne qu’on apprécie, avec les implications émotionnelles d’un couple (à quelque niveau de relation qu’il soit), mais moins de plaisir physique ? (compensons donc par le plaisir émotionnel de l’objet livre-papier)

La littérature ce n’est ni de l’érotisme, ni de la pornographie (opposer désir à pornographie, c’est opposer deux choses non pas contradictoires, mais différentes ! Si le numérique est de la pornographie, le papier serait de l’érotisme et non du désir ! et encore, c’est à voir vu ce que certains éditeurs enrobent dans un « papier sensuel » est qui n’est parfois que du cru et provocateur)

Laissons et continuons la métaphore (ou pas), la pornographie décolle, là où l’érotisme soft n’est plus qu’une version adoucie de films pornographiques médiocres. Les gens qui cherchent le numérique, cherche le texte avant tout, pas une espèce de relation sentimentale avec un objet de désir. Comme la princesse qui attend son prince charmant, on est trop souvent déçu par ce genre de relation à l’oeuvre. Par contre, si on va directement au texte, il arrive que la relation s’installe durablement et que le texte deviennent un livre qu’on chérit, conseille, et garde dans sa bibliothèque (papier ou numérique)