Le Riche et le Pauvre: la France égalitaire. D’après l’auteur qui se baserait sur des chiffres INSEE, le rapport entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres serait non seulement un des plus faibles au monde mais en plus diminuerait avec le temps. Cela va clairement à l’encontre des préjugés actuels, au moins sur la seconde partie.
Je ne sais qu’en penser. Déjà sur le rapport de 6,6, qui est en même temps beaucoup et pas excessif, mais aussi sur les chiffres eux même. Malheureusement, critique persistante pour à peu près tous ceux qui publient sur LeMonde.fr, il n’y a pas de liens ou de références. La référence à l’INSEE est vague et j’aurai bien aimé avoir un lien direct vers la statistique concernée pour voir ce qu’elle recoupe. En particulier, qu’est-t-il compté dans le niveau de vie ? dans le revenu ? Est-ce qu’on compte aussi les revenus du capital ? le capital- lui même ? Sans ces réponses il est bien impossible d’interpréter les affirmations.
Mais aussi j’ai peur que le jeu soit encore faussé ici. Ce qui serait parfait c’est une représentation par courbe et pas que les premiers et derniers déciles. La France est connue pour avoir une médiane très basse et une pointe haute très réduite. Si nous comparons au 1% les plus riches et non aux 10% c’est que justement même dans les 10% les plus riches, nous avons un gros palier et juste quelques uns qui accaparent l’intégralité de la valeur de ce dernier décile. Le fait de dire qu’en amortissant sur 10% ça prend forme humaine ne compense pas l’inacceptable de quelques uns.
C’est intéressant, ça incite à modérer un peu certaines idées, mais tel quel impossible d’interpréter le billet pour en tirer des choses vraiment intéressantes. Il faudrait aller plus loin. Qui tente de fouiller un peu ?
4 réponses à “Le Riche et le Pauvre: la France égalitaire ?”
Les chiffres sur les niveaux de vie sont relativement faciles à trouver sur le site de l’INSEE : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon04249 (les derniers ne datent pas de 2007 contrairement à ce qu’affirme l’auteur de l’article initial).
Le niveau de vie vient avec une définition précise : http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/niveau-de-vie.htm
Voir aussi l’évolution des plafonds/planchers des premiers et derniers déciles sour forme de courbe : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1365
Merci Dominique, tu es génial. Donc du coup si je lis bien, le rapport D10/D1 pour le niveau de vie ne diminue pas du tout : Il augmente. Il augmente même rapidement puisqu’il est passé de 6,06 à 6,73 en 6 ans.
J’en déduis donc le contraire de l’auteur : Si les différences entre pauvres et riches ne sont pas aussi grandes qu’on ne le pense, l’écart se creuse bien de plus en plus sur ces dernières années. Pour moi gagner autant en si peu c’est une vraie marque d’un changement social, et il ne va pas dans le bon sens.
Quant à la définition du revenu utilisé, elle couvre les aides sociales. Ces aides amortissent effectivement l’effet de la pauvreté (elles sont faites pour ça) mais n’en affaiblissent pas du tout le sentiment (au contraire). Il n’est donc pas totalement anormal que le sentiment de différence pauvre/riche soit plus important que le chiffre objectif. C’est même tout à fait légitime. On parle de plus bien de revenu et pas de patrimoine (uniquement du revenu sur ce patrimoine).
Il est clair qu’un patrimoine important ou même moyen (j’ai hérité de ma maison) joue beaucoup sur le niveau de vie, pas sur le revenu, et donc n’apparait pas ici.
Bref : Merci beaucoup Dominique pour les recherches sur le site de l’INSEE (je n’ai jamais été capable de m’y retrouver). Par contre j’avais un maigre espoir en lisant l’article cité. Tu viens de tout casser et de justifier de nouveau mon pessimisme.
Comme d’habitude, l’important n’est pas le chiffre, mais de savoir l’interpréter et de mettre un jugement et un ressenti sur les causes ou les évolutions. Visiblement je n’y mets pas la même chose que l’auteur de l’article.
« J’en déduis donc le contraire de l’auteur : si les différences entre pauvres et riches ne sont pas aussi grandes qu’on ne le pense, l’écart se creuse bien de plus en plus sur ces dernières années. »
L’auteur dit : l’écart de 6,6 ne le choque pas (et a priori le 6,73 ne le choquerait pas plus), et cet écart est le plus faibles des pays de l’OCDE hors Scandinavie (en date de ses chiffres, toujours), et sa déduction est : la répartition des richesses en France n’est pas la chimère qu’on s’en fait. Donc tu es d’accord avec l’auteur, mais tu rajoutes un point supplémentaire qu’il n’aborde pas :-)
Oui, c’est vrai. Et probablement un écart de 6 n’est pas un monstre social (modulo les réflexions de mon commentaire précédent). Ajouter des points n’est cependant pas simplement des ajouts. On parle d’un modèle social et rien n’est indépendant.
Mais oui, tu as raison d’insister.