À lire : Le journalisme est-il à la hauteur ?
Franchement, j’ai trop souvent l’impression de voir des attachés presse à la place des journalistes politiques en France. Côté télévision je rejoins ce que je lis chez Philippe Bilger : Si nous avons parfois des journalistes acides ou agressifs, le fond est creux. Nous ne voyons pas de journaliste contestant les chiffres donnés, refusant les réponses qui tournent autour du pot, ou pointant avec précision les incohérences. Les réponses sont acceptées, comme si de rien n’était. Au mieux on relance une fois, et puis c’est bon. Il semble que le journaliste considère que son rôle s’arrête à poser les questions, et pas à discuter du fond. Sur papier ce n’est guère mieux. Si nous avons des éditoriaux et des articles qui parlent du fond, la parole officielle n’est pas vraiment mise en défaut, ou si peu.
Pire, de nombreux articles sont plus ou moins le reflet des communiqués de presse et des contenus prémâchés des agences de communication. On leur donne des images, l’angle d’approche, la date à laquelle communiquer, et parfois même une demande de ne pas diffuser telle ou telle information avant le futur point presse mis au bon moment. Si les contrefeux médiatiques fonctionnent si bien, c’est parce que trop de nos journalistes ne sont que des rédacteurs qui reformulent ce qu’on leur donne, ni plus ni moins. C’est au point ou l’UMP s’était même énervée une fois l’année dernière parce que la presse n’avait pas repris un de ses communiqués (qui n’apportait pourtant rien de neuf). C’est dire à quel point d’automatisation nous sommes.
Heureusement nous avons des journalistes comme à Mediapart, mais d’ici à ce que ces derniers soient autorisés à interviewer nos politiques, il risque de couler de l’eau sous les ponts.
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