Avec la modification de Google Reader et du système par lequel je partageais mes lectures, je vais désormais en partager quelques unes par ici : un lien et un commentaire court.
Il faut mettre Papandreou en prison (contenu payant mais je vous incite à vous abonner à Mediapart, c’est une des meilleurs sources de journalisme politique actuelles)
Cette histoire de referendum grec m’agace fortement. Le vote est dangereux, on peut penser qu’il aurait été plus simple de s’en passer, mais je ne peux définitivement pas adhérer à certaines analyses.
Responsabilité de l’élu
Ici Mathieu Magnaudeix considère que cette annonce de référendum est une solution de Papandreou pour se défausser de ses responsabilités sur le peuple. J’ai l’impression qu’on ne voit pas la politique de la même façon.
La Grèce n’appartient pas aux élus mais au peuple ! La responsabilité _est_ de fait au peuple, autant celle d’assumer son passé que celle de décider de son avenir. Dire qu’il se défausse de sa responsabilité implique que le peuple n’a pas à être impliqué, et je ne peux agréer.
Assujetissement de l’élu
L’idée même de le traduire en justice contre l’Europe est elle aussi énorme. Cela aurait un sens pour un dictateur, ou un élu qui aurait agit contre le peuple ou pour son intérêt personnel. Ici on l’idée est que l’EU puisse en procès un représentant qui a fait ce que lui demandait le peuple, en accord avec ses lois internes et son mandat ? Implictement cela veut dire que ce que pense l’EU a préséance sur ce que pense le peuple souverain du pays.
Ce n’est pas qu’une question de souveraineté entre l’Europe et la France, c’est l’idée qu’une administration considère que l’élu lui est assujetti au lieu d’être là au nom du peuple. Le peuple ne serait plus souverain, c’est le système administratif qui est souverain.
L’administration non-politique
La solution envisagée pousse encore plus loin cette idée. Il s’agirait de mettre directement au pouvoir l’administration européenne en « excluant les politiques ». Outre la contradiction interne d’une telle proposition (celui qui s’occupe de l’état est par définition un politique, on ne peut donc pas les exclure, sauf à ne pas gérer de chose publique), on assume que « [le système politique grec] n’a aucune légitimité populaire et n’est contrôlé par personne ».
Oui, dans un article on reproche à l’élu de lancer un référendum et on lui dit qu’il n’a pas de légitimité populaire ou de contrôle (la légitimité des décisions et le contrôle ne viendrait-ils pas du peuple justement dans une démocratie ?), on trouve comme solution de faire gérer le pays par une administration non contrôlée et non élue par le peuple en question (puisque constitué des _autres_ gouvernements exécutifs).
Formidable idée pour une démocratie, non ?
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