Porter un casque à vélo est utile ⁽¹⁾. Si tout le monde était casqué, on sauverait certainement des vies.
Savoir si c’est pertinent ou important est une question un peu plus complexe ⁽²⁾, qui dépend du risque, de son acceptation, et de l’importance qu’on donne à la contrainte du port du casque.
Bref, on est dans l’humain et le subjectif.
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Pour placer un curseur sur un enjeu subjectif, en général on opère par comparaison. Ici on pourrait comparer le risque de traumas crâniens graves évitables avec d’autres activités :
- La présence de nombreuses activités non casquées avec un risque évitable plus important pousserait plutôt en faveur de l’absence de casque à vélo.
- La présence de nombreuses activités casquées avec un risque évitable moins important pousserait, elle, plutôt en faveur du port du casque à vélo.
Aujourd’hui je n’ai pas trouvé d’étude de risques comparés. Je serais très heureux si on pouvait m’en pointer ⁽³⁾.
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« Ok, mais alors, il faut porter un casque ou non ?
En l’absence de comparaisons un minimum chiffrées, il ne reste que l’appréciation subjective qui dépend du vécu de chacun.
De mon côté je ne vis pas le port du casque comme une contrainte et j’ai une acceptation assez faible des risques inutiles. C’est ce qui me motive à porter un casque à vélo en quasi toutes occasions où ça m’est accessible ⁽⁴⁾, et à le recommander autour de moi.
D’autres vivent le casque comme une contrainte plus forte, peu importe leurs raisons, ou/et ont une acceptation du risque plus grande que la mienne. Pour peu qu’ils soient correctement informés sur le sujet, je n’ai rien à leur apprendre et je n’ai aucune raison de tenter de croire mon point de vue plus légitime.
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Trouvez-moi des études de risques comparés et ma politique changera peut-être. Entre temps j’ai une forte conviction en faveur du port du casque mais qui n’est qu’une conviction personnelle et pas un savoir étayé, donc pas de leçons à donner ni de publicité à faire.
Et, toujours entre temps, le trop plein de communication autour du casque a tendance à faire du report de faute sur les victimes (victim blaming), avec de réels effets négatifs sur la sécurité.
La seule chose de certaine et étudiée de façon suffisamment objective, c’est que l’obligation du port du casque à vélo, elle, ne serait pas une bonne idée.
(1). Même sans chiffres, il y a des blessures graves à la tête, porter un casque peut évidemment en prévenir certaines et sera donc forcément utile dans l’absolu. Ce n’est même pas un vraiment un sujet de discussion.
Il y a aussi des effets négatifs (déshumanisation, dépassements plus proches, moindre adaptation aux risques) mais les liens que j’ai récolté ne laissent pas apparaître d’effet clair et incontestable de nature à remettre en cause les effets positifs.
(2). Et c’est logique, parce que sinon on pourrait porter un casque pour monter les escaliers (le risque existe, le casque serait objectivement utile), pour se promener dans la rue, et même pour les petits trajets en voiture. L’utilité n’implique pas forcément la pertinence. La question est de placer le curseur.
(3). Je vous préviens, ça va être plus difficile qu’une règle de trois. Le vélo c’est plein d’activités très différentes : sportif, utilitaire, loisir, voyage, en agglomération ou hors agglomération, etc. Les risques n’y sont pas du tout les mêmes.
(4). J’utilise le casque si je peux en avoir un facilement sous la main mais je prendrai le vélo même en son absence (par exemple sur des trajets en vélo libre service).
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