J’ai toujours du mal à comprendre pourquoi l’accès aux transports en commun n’est pas gratuit dans la plupart des métropoles. J’inclus là dedans les systèmes collectifs de vélos à la demande.
Le fait de rendre le bus complètement gratuit coûtera 4,5 millions d’euros à la communauté urbaine [de Dunkerque], soit 10 % du budget total consacré aux bus — 20 Minutes
4.5 millions d’euros. C’est énorme mais… ce n’est pas la question. On parle de transport en commun gratuit mais en réalité il s’agit de transports en commun financés par la collectivité, et c’est déjà bien différent.
Les gens paieront, de toutes façons. Il s’agit juste de savoir si on considère que le transport est un enjeu collectif avec un bénéfice au niveau de la ville ou si c’est purement individuel. Si c’est une nécessité pour la ville, il n’y a rien de choquant à le payer de façon collective.
Sachant ce que ça peut apporter comme service, comme attrait, comme fluidité pour l’emploi, ou simplement comme réduction des infrastructures routières ou de leur encombrement, comme réduction de pollution… il y a peu de doutes pour moi.
* * *
Mais pour ceux qui veulent discuter chiffres, 4.5 millions ça représente une dizaine de rond-points. Dans le budget de la ville, ils en dépensent déjà 2 millions rien que pour l’investissement sur le stationnement. Il faut 12.5 millions par an pour la voirie (10 millions annuels plus une enveloppe d’autant répartie sur 5 ans pour l’investissement).
4.5 millions ça reste significatif sur un budget total de l’ordre de 190 millions, mais il y a bien des services qui ont un rapport utilité sociale / coût bien plus faible. Sans compter que… « si l’on divise [ce] coût par le nombre de voyageurs, et que ce nombre augmente fortement, alors on aura un service plus efficace »
Question de choix politique plus que de montant donc.
* * *
Ce n’est que le cas de Dunkerque. Ailleurs ça peut être autrement. Il semble que la billetterie représente 30% du coût à Lille. Le cas exceptionnel de Paris fait qu’on y monte à 52%.
On peut déjà réduire d’un bon tiers en prélevant directement aux entreprises ce qu’elles finançaient de toutes façons via le remboursement obligatoire de moitié des abonnements de transport.
Il resterait donc 20 à 35% du coût dans le cas le pire (estimation perso au doigt mouillé). Oui c’est énorme, mais encore une fois ce n’est pas un coût à faire payer en plus mais un coût à faire payer autrement.
Quand on sait que ce sont les plus pauvres qui prennent le plus les transports en commun ou payent des tickets à l’unité, on voit que rendre totalement collectif le coût du transport en commun n’est pas un enjeu neutre socialement.
Laisser un commentaire