De la violence légi­time

On m’a inculqué dès mon jeune âge que la violence doit être le dernier recours. Encore plus la violence physique. Encore plus celle qui se fait contre des indi­vi­dus.

De mon éduca­tion j’ai tiré une aver­sion impor­tante pour toute forme de trans­gres­sion, moi qui n’en ai jamais eu besoin.

Au fur et à mesure j’ap­prends, et cette bulle (ainsi que le reste de la planche) exprime une réalité impor­tante avant de critiquer toute action de révolte. Quand c’est l’op­pres­seur qui fait les règle, la violence de l’op­pressé peut se discu­ter.

Il reste que la situa­tion est compliquée.

Je comprends que certains mani­fes­tants cherchent à forcer un barrage, que des écolo­gistes démontent un Mac Do, ou qu’ils fauchent un champ d’OGM.

Je ne vais donc pas dire que je soutiens – ce n’est pas mon mode d’ac­tion – mais au moins je peux comprendre que ça puisse être perti­nent ou légi­time. C’est d’au­tant plus vrai quand on suit les prin­cipes de déso­béis­sance civile et qu’on est prêt à assu­mer les consé­quences légales de ses actes.

Ça n’est pas un chèque en blanc non plus. Tout n’est pas accep­table simple­ment parce qu’on lutte contre une oppres­sion ressen­tie, et en parti­cu­lier les violences contre les indi­vi­dus ou les violences gratuites qui n’ap­portent rien à la lutte.

Pour prendre un exemple concret : on peut argu­men­ter autant qu’on veut sur le fumi­gène qui a récem­ment mis feu à une voiture de police mais frap­per à coups de barre le poli­cier désarmé, non offen­sif et isolé qui sort de sa voiture en train de prendre feu, je ne vois toujours pas comment l’ac­cep­ter.

En face, quand bien même ils repré­sentent l’op­pres­seur supposé, il y a des humains, et il ne faut pas l’ou­blier.


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