Je suis un peu effrayé de voir dans mes discussions récentes tant de gens qui sont prêt à se contenter d’un « il aura été élu ».
Il m’en faut beaucoup plus que ça.
Élire un président une fois tous les cinq ans ne suffit pas à un système démocratique, surtout avec une élection au scrutin uninominal tel qu’on l’a. Quel que soit le président qui sortira de l’élection de mai cette année, il sera bien difficile de prétendre que son projet est l’affirmation de la volonté du peuple (ou même de la majorité du peuple).
La volonté du peuple elle est bien plus riche. Elle ne se résume pas en quelques points de projet sans détail précis, surtout quand le vote du second tour risque d’être surtout « est-ce que je veux Mme Le Pen au pouvoir ? ».
Ce n’est pas pour rien qu’on a tout un parlement, deux assemblées, et au total 1 000 élus pour débattre et voter. Déjà qu’eux-même sont assez peu représentatifs de la proportion réelle des choix du peuple… n’en rajoutons pas.
Dans ce système chaque élu l’est pour lui déléguer certaines charges, et celles-ci seulement, limitées dans le temps mais aussi dans leurs pouvoirs. Chacun a un rôle bien précis, qui permet de créer un ensemble avec des contre-pouvoirs, des gardes-fou, des débats. À défaut de voir le peuple décider directement, on s’assure qu’il soit représenté au mieux et on limite le plus possible le risque que les pouvoirs soient concentrés et abusés.
Savoir où se situe la limite de la démocratie dans un système représentatif est un débat interminable, mais clairement « il a été élu » est tout sauf une garantie de démocratie. Ça n’autorise pas tout. C’est à peine le début du commencement. Ce n’est d’ailleurs même pas un passage obligé.
Après tout, on peut très bien élire des rois ou des dictateurs.
Laisser un commentaire