Ces déclarations ambiguës du « aucun vote pour Marine Lepen » tout en laissant la porte ouverte à l’abstention sont juste lâches.
C’est savoir que les deux ne se valent pas du tout, le dire, mais quand accepter de laisser la pire contrôler le pays pour cinq ans histoire de ne pas avoir à explicitement soutenir Macron.
Certaines personnalités politiques jouent à ce petit jeu. Ils connaissent pourtant l’impact de leur parole, ce qu’impliquent de tels propos ambiguës et les conséquences qu’ils entrainent.
Ne pas se mouiller c’est le privilège de pureté du privilégié qui finalement ne subira pas trop les conséquences du mauvais choix. Tant pis pour les autres. On pourra dire « pas ma faute, je n’ai pas voté pour le pire, moi je reste dans mon drap blanc » en feignant d’oublier que l’inaction pourrait bien avoir la même conséquence.
Malheureusement, contrairement à d’autres élections passées, cette année l’issue du scrutin n’est pas actée à l’avance. Tout peut encore arriver.
Les électeurs feront bien ce qu’ils veulent. Je n’ai jamais vraiment aimé les consignes de vote mais si on choisit d’en faire et qu’on a l’impact qu’ils ont quand ils font une déclaration publique, alors on évite ce genre de fausse pudeur.
La question n’est pas de savoir si Emmanuel Macron mérite notre vote, s’il s’excuse du passé, améliore sa politique ou donne des gages à sa gauche. Ce n’est pas de savoir tout ce qu’il fait ou a fait de mal (et il y a pourtant pas mal de choses à dire).
On a un seul choix posé et il est magnifiquement simple : Est-ce qu’on préfère la politique d’Emmanuel Macron ou celle de Marine Lepen pour diriger le pays dans les cinq ans à venir. Tout le reste est digne d’une cours d’école et de batailles d’égos.
Peu importe que nous ayons déjà joué au barrage il y a cinq ans. Peu importe que ce même choix se répète encore, et pourrait se répéter de nouveau à l’avenir. Avoir cinq ans de Marine Lepen n’y changera rien dans le bon sens, au contraire.
Celui qui sait répondre à la question posée n’a qu’à prendre 30 minutes dimanche 22 avril pour mettre un bout de papier dans une enveloppe. Est-ce vraiment au-delà de notre capacité ou des efforts à fournir pour la direction du pays ? En face on parle de la vie des gens autour de nous.
Si vous me lisez, j’espère que vous savez déjà que non, malgré toutes les critiques légitimes de la politique d’Emmanuel Macron, il n’y a aucun doute que l’alternative soit bien pire.
Vu leurs déclarations, les têtes de parti à gauche le savent aussi, sinon ils n’iraient pas qualifier le vote Lepen comme la ligne à ne pas franchir.
J’ai beaucoup de mal à imaginer qu’on se pose vraiment la question à gauche mais, si c’est votre cas, Florent en parle bien mieux que moi même s’il ne donne qu’un petit échantillon :
Accessoirement, je trouve très déplacé d’avoir entendu certains à la limite de l’injure réclamer que tout le monde s’aligne derrière eux au nom du vote utile malgré de très fortes divergences (et globalement les électeurs de gauche l’ont fait, moitié de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon l’a fait au nom du vote utile et pas soutien) jouer désormais les prudes à faire de même quand on en est au choix final.
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