Mais ce ne sont que des métadonnées…
Metadonnées : pourquoi ce n’est pas anondin pic.twitter.com/Pqe5bP8tz8
— Alserweiss (@Alserweiss) 8 Avril 2015
Mais ce ne sont que des métadonnées…
Metadonnées : pourquoi ce n’est pas anondin pic.twitter.com/Pqe5bP8tz8
— Alserweiss (@Alserweiss) 8 Avril 2015
La cheffe du gouvernement péruvien Ana Jara a été renversée après des révélations sur l’espionnage de parlementaires, journalistes, hommes d’affaires par les services de renseignement.
Nous allons voter ces jours ci une loi qui donne des outils jamais vus à notre service de renseignement, avec un contrôle quasiment inexistant.
À l’extérieur les exemples se multiplient pour montrer combien il est évident que ce sera non seulement inefficace mais aussi extrêmement dangereux.
Avez-vous confiance dans votre service de renseignement ? dans les élus et administrations qui le dirigent ? Sur quelles garanties est basée cette confiance sachant qu’ils opèrent actuellement illégalement ?
Ce sont autant d’outils que nous donnons pour les élus de demain, sans savoir qui ils seront, ni nous rendre capables de les contrôler ou de les limiter. Il n’y a aucune raison objective pour croire que ces dérives ne pourront pas avoir lieu chez nous, ou que les contrôles prévus les limiteront en quoi que ce soit. Aucune.
Nous sommes fous.
Guardian Australia broke the news that the immigration department had inadvertently disclosed the personal information, including passport and visa numbers, of 31 world leaders in Australia for the G20. Among the leaders whose details were leaked were Barack Obama, Vladimir Putin and Angela Merkel.
S’ils ne sont pas capables de garder confidentielles ces données là, comment pouvons nous espérer qu’ils garderont confidentielles les données de tout un chacun, moins critiques et auxquelles plus de monde a accès, sans contrôle ?
Ce n’est pas une question théorique, puisque les actualités se télescopent :
This is the same department that posted the disclosure of personal details of nearly 10,000 adults and children, including a third of all asylum seekers, a breach that could quite genuinely have put lives at risk.
Nous sommes sur le point, en France, d’autoriser la surveillance de masse de tout ce qui est électronique (et un peu plus), tout ce qu’on reprochait hier à la NSA en se scandalisant. Nous savons déjà que c’est inacceptable du point de vue éthique, inefficace du point de vue pratique, et sacrément risqué.
Ils interceptent nos lettres. Par respect pour votre vie privée ils ne regardent pas le contenu même de la lettre. Par contre ils notent dans un cahier la date, l’expéditeur et le destinataire, ainsi que le poids de la lettre, sa forme, et le bureau de poste utilisé pour l’envoi. Tout ça est noté, classé, sauvegardé, officiellement pour 5 ans.
Pour être complet ils font aussi de même avec les livres que nous lisons, les journaux que nous ouvrons, la musique que nous écoutons, les programmes télévision que nous regardons, les discussions que nous avons avec nos amis, nos dossiers professionnels et nos conversations téléphoniques.
Tout ça est de plus analysé par une équipe dite « boite noire ». Elle est chargée de tout croiser et de remonter les comportements qui lui semblent les plus suspects.
On ne connait pas les critères pour être suspect, afin que personne ne sache comment les contourner. Peut-être est-ce de lire un contenu qui semble lui-même suspect selon l’opinion de l’équipe. Peut-être est-ce simplement de parler à quelqu’un qui est lui-même lié directement ou indirectement à un suspect. Peut-être est-ce exprimer une opinion positive d’un évènement qu’on est sensé juger négativement. Peut-être est-ce plus compliqué, ou plus arbitraire.
On sait juste que si nous sommes qualifiés suspects, là ils auront aussi le droit d’ouvrir les lettres, d’enregistrer le téléphone et d’écouter nos conversations. Ils auront même le droit d’enregistrer tout ce que nous écrivons, peu importe où. Ils écoutent, lisent, mais aussi archivent pour cinq ans – ou plus si vous utilisez une langue qu’ils ne savent pas décoder.
Et si un livre, un tract, un journal, une musique ou un programme télé diffuse des informations vraiment gênantes d’après eux, il pourra être mis à l’index, et banni de toute diffusion publique pour éviter qu’on ne puisse y accéder.
Après tout c’est pour notre bien.
Non, ce n’est ni un délire paranoïaque ni de la science fiction à la Orwell dans 1984. C’est ce qu’on est effectivement en train de faire voter en France, aujourd’hui, officiellement.
On parle juste de le faire pour tout ce qui transite par Internet. Juste. Alors qu’aujourd’hui Internet devient le média qu’on utilise pour quasiment tout : livres, presse, divertissement, conversations publiques ou privées, échanges et documents professionnels, et même les discussions téléphoniques (dont skype et assimilés).
Bon, rassurez-vous ils ont prévu d’inclure aussi les téléphones portables classiques et, si vous êtes suspect, de pouvoir entre chez vous poser micros et traceurs GPS. Ainsi ils ne se limitent quand même pas à Internet.
Et on est en train d’accepter ça.
Après tout c’est pour notre bien, non ?
Quand c’est qu’on se rebelle ?
J’aimerai tant un site e-commerce qui ne me demanderait pas de créer un compte pour faire un achat. Qu’il me soit obligatoire de décliner nom et adresse pour par exemple acheter un livre en ligne… est plus que gênant
Je regarde la super lampe déco, je clique sur « acheter », je saisis une éventuellement adresse de livraison, puis mon numéro de carte bancaire, je valide, et voilà !
Je n’ai pas besoin de plus pour acheter mon pain à la boulangerie, un lit ou une armoire dans mon magasin de meuble, ou un livre à ma librairie. Tout ce qui vient en plus avant la finalisation de la commande me fera fuir.
Parce qu’il y a parfois un besoin d’une relation après vente, je peux comprendre qu’on me demande aussi un numéro de téléphone ou un email, même si ce n’est pas strictement nécessaire. On pourra m’y envoyer un jeton d’accès pour me relier à mes commandes ou m’authentifier si besoin.
Je ne vois aucune raison incontournable d’imposer la saisie de plus d’informations [en fait si, voir commentaires]. Je n’ai ni besoin d’un compte ou d’un mot de passe, ni besoin de décliner mon identité.
Rien n’empêche de proposer la saisie de bien plus d’informations, mais après la commande, et de façon totalement optionnelle.