Je termine une petite série sur la téléphonie mobile et la sécurité qu’on y porte avec l’affaire des fadettes. Rien de neuf pour ceux qui suivent l’actualité. L’État s’est affranchit des règles en réclamant trop facilement aux opérateurs des dizaines de milliers de demandes d’information.
Ces demandes permettent de connaitre l’identité des titulaires, leur compte en banque, leur adresse, la liste de leurs positions géographiques dans le temps, les numéros appelés ou reçus. Bref, une intrusion magnifique dans la société de surveillance que 1984 abordait tout juste.
Bien évidemment on s’en sert vite pour gérer le pouvoir et espionner les journalistes ou les juges. Bien évidemment tout ceci est illégal. Bien évidemment, ceux qui en sont à l’origine ne sont même pas suspendus de leurs fonctions.
L’actualité est toujours une source d’humour noir. “Fadettes” : Orange veut attaquer l’Etat en justice. Ils répondent à 10 à 15 000 demandes par mois (multipliez par 3 pour obtenir les chiffres tous opérateurs confondus). Ça coûte cher et l’État aurait un arriéré de 50 millions d’euros à payer. Dans sa grande magnanimité, il propose de n’en régler que la moitié, ce que bien évidemment Orange ne peut accepter.
Mais outre le chiffre de 15 000 demandes par mois rien que pour Orange ou le montant faramineux de la dette pour payer ces demandes, il est intéressant de noter un chiffre : Ce sont 160 personnes qui travaillent à temps plein chez Orange uniquement pour intercepter factures détaillées, dont au moins une partie est réalisée hors contexte légal au profit du pouvoir en place.
Ne comptons pas sur les opérateurs mobiles pour signaler le scandale d’eux même. Dans notre société l’éthique a peu d’importance. Par contre, dès qu’on parle de sous… Il faut dire qu’une société de surveillance à la 1984, ça coûte cher.
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