Il y a quelques temps j’avais adhéré au MoDem, principalement par conviction qu’un parti centriste indépendant du PS et de l’UMP était nécessaire à la vie politique française, et que les positions du parti sur la démocratie avaient du sens à mes yeux.
Je n’ai pas participé, à aucun moment. Je tiens à le préciser parce que ça explique que mon e-mail n’a à aucun moment pu être reçu à des fins politiques dans le parti ou à destination de personnes en particulier en dehors de mon adhésion. En fait j’ai vu la communication externe du parti perdre en pertinence jour après jour, et mon intérêt diminuer d’autant. Je n’ai pas renouvelé mon adhésion. J’ai parfois encore des e-mails venant de listings MODEM. Ils sont rares, aussi je ne m’en offusque pas.
Détournement
Il y a quelques jours je vois tout de même apparaitre un e-mail (en fait deux) d’Antonio Duarte, ancien membre du MoDem, ancien vice-président de son antenne parisienne. Ce dernier écrit pour constituer un mouvement de soutien à Dominique Strauss-Kahn, le Club DSK 75.
Là j’ai du mal à comprendre comment et pourquoi on utilise mes coordonnées, visiblement en provenance des listings internes du MoDem, pour un autre mouvement, par quelqu’un qui a quitté le parti. Bien entendu il n’y a aucun lien de désinscription ni aucune information sur comment exercer mes droits d’accès à mes données personnelles, et aucune réponse à mes interrogations par retour de mail.
Visiblement la base de données des membres a été détournée pour un usage personnel par quelqu’un qui en avait la responsabilité et a abandonné depuis ses fonctions. Je serai étonné que cela ne tombe pas sous le coup de l’abus de confiance, toute proportions gardées. Même en dehors de ça, il y a probablement un problème avec le droit des bases de données (copie de la base des membres), la cnil (fichier de données personnelles constitué sans mon accord à cet usage), et la loi informatique et libertés (aucun moyen d’exercer mes droits).
Il serait totalement hors de propos de considérer que l’e-mail que j’ai laissé dans le cadre du MoDem implique un accord pour une utilisation en dehors de la structure, et encore moins pour une activité politique divergente. Je n’ai donné mon accord ni pour une telle diffusion, ni pour une telle utilisation, et en France mon accord doit être obtenu au préalable.
Mais surtout ce n’est pas la première fois. En juillet dernier c’était Christelle De Cremiers, elle aussi ancienne vice-présidente de l’antenne parisienne, qui utilisait elle aussi mes données personnelles après son départ, avec les mêmes problèmes. Là j’avais eu une réponse, mais clairement non satisfaisante.
Absence de réponses
Je trouve cela des plus sensibles non seulement parce que le non-respect de la loi me parait incompatible avec cette volonté de représentation politique et d’engagement public, mais aussi parce que la présence sur ces listes reflète des opinions et des engagements privés qui n’ont rien à faire hors de ces structures, leur détournement est très dangereux.
Malheureusement je n’ai pas non plus de réponse de l’antenne parisienne concernant l’usage des fichiers, leur politique d’utilisation, la sécurisation des listes, et ce qu’ils comptent faire pour éviter que cela ne se reproduise une troisième fois. Quand au national, je n’ai aucune adresse e-mail qui me réponde et le twitter me propose d’envoyer mes questions, sans y répondre.
mise à jour : J’ai eu rapidement depuis un responsable MoDem au téléphone. Quelqu’un de très clair et qui comprend le problème. Il déplore ce qu’il s’est passé, me garantit qu’ils feront une piqure de rappel mais qu’ils font déjà signer aux responsables des antennes locales une clause de confidentialité et de responsabilité concernant les fichiers d’email.
Il ajoute qu’il ne peut malheureusement pas contrôler le mauvais usage de la part de gens qui ont eu accès à ces fichiers par le passé. N’étant pas eux même victimes du SPAM ils m’incitent à donner suite à la CNIL mais ne peuvent rien faire eux-même (ce en quoi je ne suis pas d’accord vu qu’il y a utilisation de leurs données internes et peut être abus de confiance, mais j’avoue que c’est « juste un spam » donc je ne m’attends pas à ce qu’ils coulent le parti pour ça non plus).
Il semble que j’aurai pu avoir une réponse par téléphone au numéro national. J’avoue ne pas avoir essayé, trop habitué aux standards interminables et aux pratiques électroniques. Il y aurait eu malheureusement au même moment des problèmes d’accès puis changement d’adresse pour les moyens de communication de l’antenne parisienne, donc il y a peut être aussi à être indulgent ici.
Des questions
Voilà les raisons de cette lettre publique.
Aux représentants du MoDem, au national et à l’antenne parisienne :
Comment mon e-mail peut-il se retrouver dans des mailings d’anciens vice-présidents dans des communications qu’ils ne font pas au nom du parti ?- Quels sont les actions que vous allez entreprendre pour protéger à l’avenir mes données personnelles ?
- Quelles sont les actions que vous allez entreprendre rapport à ces détournements pour prouver que vous ne les cautionnez pas ?
Pourquoi faut-il une lettre publique pour obtenir une réponse sur un sujet aussi sensible ?Où puis-je vous joindre efficacement pour obtenir des réponses et des actions de votre part ?
Aux deux spammeurs politiques (puisque factuellement il s’agit bien de courriers non sollicités) :
- Comment justifiez-vous l’utilisation de mes données personnelles ?
- Pouvez-vous m’informer du numéro d’enregistrement à la CNIL du fichier nominatif concerné ?
- Pouvez-vous me donner la source de la récolte ou du fichier afin que je puisse faire valoir mes droits ?
- Comment justifiez-vous de ne pas respecter la loi (au minimum la mention d’une désinscription possible) dans un e-mail qui propose une vocation politique ?
Pour me joindre vous avez le lien de contact en bas de page, si jamais l’aspect public vous incite à enfin réagir.
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