Grève, pas grève. Manifestation, pas manifestion. Cela ne regarde que vous et vous n’avez pas à vous justifier quel que soit votre choix.
Demain c’est un peu différent pour moi.
Je tiens aux filets sociaux français. Je pense que ce n’est pas neuf pour mes lecteurs. Je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui sans eux, ou si je serais tout court. Parfois ce qui n’a pas l’air vital l’est quand même.
Demain l’enjeu n’est pas pour ou contre les régimes spéciaux. Le sujet est intéressant mais bien moins simple que les comparaisons faciles ne le laissent croire (même notre ministre se rend compte qu’ils sont nécessaires).
L’enjeu pour les retraites c’est le système des X meilleures années qui disparait au profit d’un système à point.
Auparavant vous pouviez commencer en bas de l’échelle par des petits boulots mal payés sans que ça ne joue sur votre fin de vie.
Auparavant vous pouviez avoir un temps de chômage, un employeur qui ferme ou qui subit des difficultés, un boulot qui ne se révèle pas pour vous ou un déménagement pour suivre votre conjoint·e sans que que cela ne joue sur votre fin de vie.
Auparavant vous pouviez tomber gravement malade, en dépression, en cancer, ou avec un accident grave, tout ça sans que ça ne joue exagérément sur votre fin de vie.
Auparavant vous pouviez avoir un accident de vie, quel qu’il soit, parce qu’on ne comptant que votre nombre d’années de cotisations et votre rémunération sur les meilleures années.
L’enjeu c’est la solidarité.
Si les retraites sont le déclencheur, ce n’est pas tout. La réforme du chômage récente est des plus violentes. On s’en prend aux plus faibles, ceux qui ont un parcours haché. Nos administrations ont compté que plus d’un chômeur sur deux aurait ses indemnités réduites ou supprimées avec le nouveau calcul.
Ajoutez y les attaques sur l’allocation adulte handicapé et vous avez un plan d’ensemble qui se dégage. On individualise, tout, et on ne garde qu’un minimum social en dessous du seuil de pauvreté quand on ne saurait faire autrement.
Ne vous réjouissez pas simplement parce que vous êtes salarié à temps plein et que vous gagnez quelques euros nets de plus par mois. Au moindre accident de vie, c’est vous qui serez concerné et ces quelques euros vous sembleront bien ridicules.
Dans ma devise il y a fraternité, et je ne l’oublie pas.
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