Les entreprises condamnées pour travail illégal pourront voir leur nom apparaître dans une « liste noire » consultable sur le site du ministère du Travail, suite à la publication d’un décret paru le vendredi 23 octobre 2015 au Journal officiel. Plus concrètement, un juge pourra décider d’une « peine complémentaire » consistant à faire apparaître une société dans ce document public pour une durée de deux ans.
Bref, le législateur prévoit une peine spécifique, destinée à apporter une publication à certains faits, et la dissuasion qui en découle. La durée de publication est limitée, évitant de faire persister un passé révolu.
Sauf que ça gêne les grandes entreprises (forcément, c’est le but) donc…
Pour garantir les droits des personnes […] interdiction est faite aux moteurs de recherche d’indexer les informations présentes sur le site.
Et les jugements seront publiés sous forme d’images et non de texte, avec interdiction de faire des travaux d’extraction.
Autant dire qu’on a tué dans l’œuf l’objet même de la peine. Un peu comme ces déclarations de patrimoine qui sont consultables uniquement sur rendez-vous, sur papier, avec interdiction de prendre des notes ou de diffuser les éventuelles trouvailles.
L’obscurité devient tellement la norme que même quand une loi dicte une publication, on trouve une façon de la rendre inopérante. Il faut renverser toute la façon de penser de nos élus, et ça n’a pas l’air d’être bien parti.
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