« Mais M’sieur, si on dessine le principal tout nu et avec des cornes, bah ça s’fait pas et du coup vous allez le censurer et bah voilà Charlie Hebdo ils auraient du être censurés. »
Et *paf* en pleine tête.
C’est tellement vrai. Alors on a beau jeu de dire que c’est différent, qu’on ne les aurait pas tué pour ça.
C’est vrai. Il n’empêche qu’on cherche à valoriser chez eux exactement ce qu’on leur interdit. Un dessin avec je ne sais quoi sodomisant le proviseur, quand bien même le proviseur aurait été pris comme symbole de l’autorité, ça aurait été l’exclusion directe, c’est à dire la sanction la plus forte possible dans le cadre de ce que permet la loi. Pour peu que ça vienne d’un agitateur, ça aurait même pu tomber sous le pénal de l’insulte à professeur, avec un potentiel de 6 mois de prison ferme à la clef.
On a beau jeu de dire que les jeunes sont perdus, alors que nous leur imposons nos propres contradictions.
À l’opposé, ce professeur semble les avoir considéré comme des gens capables de réfléchir, et ça semble avoir fait réfléchir. Un gros merci à lui.
Je note d’ailleurs qu’ici, contrairement au récit précédent, on se moque de savoir si tel élève est musulman ou non, on ne cherche pas à les culpabiliser, on ne qualifie pas les élèves voyant les choses autrement comme « retord ». Ça change tout, même si le fond du message est probablement le même, même s’il y en reste tout autant qui n’auront pas compris ce fond.
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