Parfois je tente de surnager, sur terre.
Encore une pour laquelle j’ai totalement échoué à choisir entre deux versions, qui ne m’apportent pas la même chose. Je l’ai pensée initialement en noir et blanc, mais ce sol bleu est juste parfait.
Je suis bien à mal de répondre parfois quand on me demande ce que j’ai voulu exprimer. Cette image en est un très bon exemple.
J’aime vraiment. Je suis incapable de dire ce que ça évoque, je n’ai probablement pas encore assez conscience de mes propres ressentis pour ça. Je suis par contre convaincu que c’est une de mes préférées jusqu’à présent.
Quelque part ça me suffit. Je suis juste gêné quand on me demande d’expliquer, comme si tout devait être étudié, pensé, motivé.
Je peux coller certaines photos, les présenter ensemble, donner un ordre, mais je ne prétends pas les concevoir à l’avance comme un ensemble déterminé.
Aujourd’hui j’en ai trois qui me semblent liées. Pour autant, si celle du milieu n’a sens que dans ce contexte, les deux autres évoquent bien plus pour moi, même et surtout prises indépendamment.
C’est assez contradictoire. D’un côté je cherche à capturer quelque chose de propre à la modèle ou à l’ambiance lors de la prise de vue. Lors des allers-retours, l’avis de la personne compte beaucoup pour moi, et elle le fait en fonction de sa propre image et de son propre ressenti.
En même temps je continue à choisir les photos que je publie en fonction de mon état d’esprit au moment de la publication. Il m’arrive même fréquemment d’en modifier le traitement lors de cette étape, quitte à en changer significativement la lecture.
Ce ne sont plus les photos de la modèle, et pas non plus totalement les miennes. Il y a probablement un peu des deux, à des niveaux divers suivant les images, comme un mélange de couleurs à partir duquel qu’il serait vain de tenter de retrouver les différentes composantes d’origine.
Les photos « Marque personnelle » et « Objet personnel » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désormais sur le site dédié Rapport au corps
Impossible de manquer un pendentif que la modèle ne retire pas d’elle-même. La photo prend immédiatement un tour particulièrement personnel. Il en va de même des tatouages et cicatrices.
Même sans marques personnelles, la gorge et les mains ont une connotation particulière. Même les yeux et les portraits serrés ne donnent pas ce ressenti. On montre à tout le monde un portrait, même très joli et très expressif il peut être passe-partout, anonyme. Les poignets et les mains appartiennent à quelqu’un.
La photo « Vers l’avant » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désormais sur le site dédié Rapport au corps
J’ai déjà parlé de retourner les photos mais je me rends compte que j’ai pris l’essentiel de la séance dans une ambiance grise avec une lecture de droite à gauche. En publiant je les mets en miroir pour les voir vers l’avant, avec plus de blanc et de lumière dans le fond.
On dit souvent qu’un regard vers la gauche est un sentiment négatif alors qu’un regard vers la droite permet d’aller de l’avant. Question d’état d’esprit sur le moment ?
Les photos « Confiance » et « Monochrome » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désormais sur le site dédié Rapport au corps
Je continue à hésiter entre couleur et noir et blanc sur certaines images. Ce n’est pas simplement de l’indécision sur une option mais que vraiment ce que je ressens sur chacun est différent. Difficile pour autant de proposer deux versions de la même image sans que les gens ne les regardent ensemble et comparent.
Quasiment toujours je publie en monochrome. Exceptionnellement je publie aussi la couleur. Vous me dites ce que ça évoque pour vous comme différence ?
Intéressant aussi pour faire suite à celle d’il y a deux jours, je l’ai retournée aussi. Prise au départ j’avais un sentiment d’introspection. Ici on regarde plus vers l’avant, même si on reste dans les pensées. La force du sens de lecture.