Le droit d’auteur est étendu année après année. On peut voir ça en positif, mais ça implique aussi l’affaiblissement progressif du domaine public. En un schéma, Numerama montre clairement l’excès dans lequel nous sommes arrivés.
Sérieusement, un droit patrimonial 70 ans après la mort de l’auteur ? Cela fait un monde. Pour une œuvre faite dans la première moitié de notre vie, cela veut dire près ou plus d’un siècle avant qu’elle arrive dans le domaine public.
Dire qu’au départ la société parlait d’une protection de 10 ou 20 ans après la publication… Maintenant nous parlons dans certains milieux de peut être étendre encore de 20 ans – pour arriver à 90 ans après la mort de l’auteur – à cause de certaines œuvres encore commercialement exploitables qui tombent peu à peu hors du monopole des ayants droits.
N’oublions pas, le monopole de l’auteur est une exception temporaire accordée à l’auteur. La règle est bien la libre circulation de l’œuvre. La capacité d’exploiter commercialement une œuvre n’est pas un motif pour étendre la durée des droits patrimoniaux, au contraire : Ce qu’on nomme domaine public n’est pas là que pour récolter les œuvres dont plus personne ne veut. Le domaine public est là pour le bien commun, ce n’est pas une poubelle ou une oubliette.
Combien de comptines ou de fables qui sont de fait dans notre culture au jour le jour ont moins de 100 ou 130 ans ? Où est la légitimité du monopole et donc de la restriction de diffusion opérée par l’héritage du droit patrimonial par le fils du neveu de l’auteur ? Que laissons nous comme monde à nos enfants ou à nous-même ?
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