Vous n’aurez pas le droit de refuser plus de deux offres d’emploi. Sinon, vous perdrez tout chômage. #BourdinDirect
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 17 avril 2017
En réalité on parle de candidater à une offre, éventuellement de faire un entretien. Ce qu’il se passe ensuite est hors de portée du Pôle Emploi.
J’ai deux scénarios, celui où le candidat est pris, celui où il ne l’est pas.
Le candidat est rejeté
On force donc des chômeurs à candidater à des postes qu’ils ne veulent pas.
Dans le meilleur des cas le candidat non motivé se contentera de faire perdre du temps lors des sélections de CV et pendant une heure d’entretien.
Parfois le candidat passera l’étape de l’entretien et devra être remercié pendant sa période d’essai. Il faut dire qu’il n’a aucun intérêt à faire des efforts. Au pire il est licencié et revient à la case chômage qu’il ne voulait pas quitter.
C’est peut-être le scénario du pire. L’employeur doit reprendre son processus à zéro après avoir perdu du temps et de l’argent, potentiellement des contrats ayant motivé l’ouverture de poste.
Ne dites pas que ça n’arrivera jamais et que les non-motivés seront rejetés lors des premières sélections : L’objectif même de la mesure est que ça arrive. Sinon autant éviter de faire du perdre du temps à tout le monde avec des candidatures inutiles.
Le candidat est retenu
Oh et… même si c’est peu probable, parfois l’ex-chômeur ne sera pas ne sera par remercié malgré son manque de motivation.
Peut-être que l’employeur n’aura pas fait suffisamment attention avant la fin de la période d’essai. Peut-être que reprendre le processus sélection-intégration de zéro lui coûterait trop cher.
On a 5,8 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi et personne ne doute qu’une écrasante majorité ne souhaite que trouver un emploi. Nul doute que sinon c’est un autre chômeur – motivé – qui aurait pu prendre le poste. Le solde est donc virtuellement nul pour le Pôle Emploi… si on oublie tout l’administratif pour forcer et contrôler les inscrits.
Dit autrement on aura : une ex-chômeur pas motivé forcé à travailler, un autre qui restera au chômage alors qu’il était motivé pour travailler. L’employeur aura un salarié non motivé plutôt qu’un motivé.
Génial non ? On est dans le cas idéal, si jamais la mesure fonctionne.
La réalité
On est resté dans le cas idéal.
Dans la réalité le chômeur se verra proposer des offres inadaptées et devra justifier ses refus. Ceux qui sont le moins à l’aise risqueront de finir radiés. Les autres vivront juste ça comme un harcèlement par l’institution même qui devrait les aider : Devoir perdre du temps à candidater à des offres inadaptées ou s’expliquer de nos refus… plutôt que de chercher un emploi.
Juste une fausse bonne idée. Ce qui m’agace c’est que le système existe déjà. On sait qu’il ne fonctionne pas et ne produit que des effets pervers. Se tromper une fois c’est dommage. Proposer en campagne quelque chose qui existe déjà et qui s’est révélé être un échec complet… là je suis moins conciliant.
Tout ça pour flatter l’idéologie de ceux qui ne voient que des assistés dans tous les bénéficiaires des systèmes sociaux.
Laisser un commentaire