Je suis brutalement sorti de ma réflexion par l’irruption de deux hommes en blouson sombre, la mine patibulaire, qui mettent une main puissante sur l’épaule de mon interlocuteur.
»Toi, tes papiers ! »
Dans un premier temps je me dis « ton compte est bon, j’en étais sûr, il ne fallait pas venir, tu vas être témoin d’un racket, d’un vol de papiers d’identité, si ce n’est victime toi-même ».
Puis je réalise que les agresseurs ont un brassard orange « police » et effectuent un contrôle d’identité, en fait.
La source m’incite à peu douter de la retranscription de la formulation d’origine. Plus agressif ça deviendrait une agression.
Plus que la discrimination ordinaire du jeune-capuche-banlieu face au blanc-complet-avocat, c’est l’interprétation qui suit qui fait écho :
Vouloir savoir si c’est parce que la police harcèle les jeunes « des quartiers » que ceux-ci sont parfois agités ou si c’est parce que les jeunes »des quartiers » sont agités que la police les contrôle en permanence et sans ménagements, c’est comme essayer de déterminer qui, de l’œuf ou de la poule, était là le premier.
Sauf qu’il va bien falloir nous sortir de ce cercle vicieux.
Car tant que les uns se sentiront malvenus et les autres stigmatisés, l’on maintiendra chacun dans sa propre caricature et le mur de l’incompréhension continuera de s’ériger entre une population et des représentants de l’état, censés la protéger.
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