L’acceptation grandissante de l’oppression quotidienne me fait peur.
( J’ai vu une vidéo (*) il y a quelques jours où la police a demandé à un mendiant de défaire ses deux prothèses aux jambes, posé toutes ses possessions devant lui, lui qui n’avait déjà plus qu’un bras. La vidéo montre la police qui s’en va après, sans répondre aux interpellations, et le mendiant qui tente de tout raccrocher et remettre son jean avec l’aide d’un passant et de son seul bras. Violence et humiliation sont le quotidien.)
J’ai vu une vidéo hier où on voyait les sentinelles de l’armée avec leur famas soutenir une simple interpellation de police un peu excessive et qui se faisait près d’eux, face à la foule. Je suis certain qu’ils n’avaient que de bonnes intentions mais le problème est énorme. Nous nous habituons.
Aujourd’hui je croise un vigile privé derrière le contrôle à l’embarquement SNCF. Rien de forcément anormal, au cas où un voyageur contrôlé s’excite. Vigile en noir avec brassard orange, rangers aux pieds, équipé de gants de combat coqués orientés poing américain.
Sur Internet je trouve les mêmes, dans des boutiques para-militaires, orienté intervention et marqué « forces de l’ordre – militaires ».
Tout ça semble normal mais je veux qu’on m’explique. Je ne parle pas de la police ferroviaire, qui même si elle est armée ne se permettrait pas un tel accoutrement, mais bien d’un vigile privé, les mêmes qu’on trouve devant les supermarchés… en gants de combat, dans une simple mission d’accompagnement pour un filtrage pré-embarquement.
Des vigiles privés habillés pour la bagarre. Contrôleurs, voyageurs, tout ceci est devenu tellement notre quotidien que je n’ai vu personne froncer les sourcils.
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