Qu’allez-vous faire de mon nom et de mon prénom ? Pourquoi me les demander ? Savoir qui je suis ? et pourquoi faire ?
Mais… qui suis-je ?
Qu’apportera de savoir si mes parents m’ont nommé Éric à la mairie à ma naissance plutôt que Ahmed ou John ? Ce que je dis est-il moins pertinent ? mes références moins utiles ? mon avis moins important ?
Il y a déjà erreur dans l’énoncé. Vous ne voulez pas connaitre mon identité : Vous voulez vous rassurer avec un nom civil vraisemblable. Un faux Paul Bismuth sera pris avec bien moins de pincettes que ce qu’écrira un vrai Pacifique Noël.
Ce qui est amusant, Paul Dupont, c’est que vous êtes peut être bien plus anonyme vous avec votre identité civile que moi avec mon identité tronquée ou mon pseudonyme. Étonnant, non ?
Votre nom et votre prénom n’apportent rien pour vous connaitre, savoir qui vous êtes réellement. Vous êtes un nom parmi 70 millions d’autres, voire plus. Votre identité civile n’apportera aucun élément pertinent à quiconque, si ce n’est peut être des préjugés liés à l’origine de votre nom.
Je n’ose penser que ce sont ces pré-jugés qui vous intéressent. Alors regardons. Même avec mon nom tronqué ou mon pseudonyme, vous savez probablement qui je suis, c’est à dire quelles sont mes prises de position et mes écrits passés. Vous pouvez me les attribuer, me les reprocher, m’identifier à eux.
Cette identité qui vous parait anonyme est en fait bien plus « qui je suis » que n’importe quel nom qui aurait pu ou pas m’être attribué à la naissance : Un tour sur les moteurs de recherche pourrait même vous en apprendre plus sur moi que vous n’en connaissez sur le présentateur du journal télévisé à qui vous ne reprocheriez jamais son anonymat. Il y aura potentiellement mon identité civile dans le lot, mais pas que, pas forcément, et ce n’est pas ça qui vous apportera grand chose de toutes façons.
En fait, il est même possible que vous puissiez en savoir plus sur moi à partir de cette identité que vous qualifiez d’anonyme, que vos interlocuteurs n’en sauront jamais sur vous à partir de votre « vrai nom ». N’y a-t-il pas là matière à réfléchir ?
Penser autrement
Votre boulangère ne vous a probablement jamais demandé votre carte d’identité, peut être même pas votre prénom. Il est tout à fait possible que certains collègues de bureau ou amis proches n’arrivent même pas à épeler voire à se rappeler votre nom de famille sans regarder leur carnet d’adresse.
Le caissier ne connait pas votre prénom. Avez-vous l’impression d’être anonyme pour autant ? Ne payez-vous pas pourtant avec votre carte bancaire ? N’avez-vous pas une carte de fidélité qui vous identifie pleinement ? Le vigile ne vous aurait-il pas reconnu si vous aviez fait du grabuge la dernière fois ?
Force est de constater que les questions d’identité sont complexes, et qu’indiquer un état civil en regard d’un écrit web ne correspond aucunement à une approche de solution.
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