Chaque fois qu’on me pointe un problème sérieux d’une équipe de développement, le problème vient de la direction (*). À. Chaque. Fois.
Il n’y a que deux alternatives.
La première alternative c’est d’avoir recruté une équipe essentiellement composée de mauvais, au point que les quelques rares bons se retrouve totalement immobilisés ou s’en aillent. Notez que le problème vient alors du recrutement et/ou de l’incapacité à donner carte blanche avec un vrai mandat aux quelques rares bons dans l’équipe. Dans les deux cas c’est c’est le boulot de la direction.
La seconde alternative c’est que des forces externes à l’équipe les empêchent de travailler efficacement et de faire progresser vers un mieux. Ce peut être une question d’autonomie, de visibilité, de confort, de confiance, d’attentes ou d’objectifs peu pertinents, de pression, de communication, d’animation, de formation, de valeurs ou encore d’autres choses mais c’est externe à l’équipe. Le contexte c’est là aussi la direction qui en est responsable, soit qu’elle est elle-même directement fautive, soit qu’elle échoue à organiser le reste de la société pour éviter ce contexte toxique.
À. Chaque. Fois.
Si vos équipes travaillent mal, préparez-vous à ce que le changement majeur soit au niveau de la direction.
La source est là, simplement parce que sinon de bons ingénieurs travaillant ensemble finissent toujours pas trouver un comportement relativement correct. Quand la source est interne à l’équipe, ça peut être lent mais il y aura toujours un processus d’amélioration continue qui donnera confiance sur l’issue. Il ne s’agira plus de corriger un problème mais d’accompagner l’amélioration pré-existante.
Un ou deux ingénieurs peuvent dérailler mais pas toutes les équipes, pas à la fois, pas sans qu’il y ait une personne facilement identifiable à qui donner une carte blanche pour mettre en œuvre autre chose, pas si le contexte mis en place par la direction n’y est pas propice.
Je ne dis pas qu’il n’y a jamais de problèmes au sein des équipes, ni qu’un intervenant extérieur ne peut pas aider l’équipe à s’améliorer ou à se réorganiser. Au contraire, c’est mon métier (et globalement celui de manager). Par contre, quand on en est à un problème perçu par la direction et que l’équipe ne tend pas à remonter la pente une fois le constat fait, c’est quasiment toujours qu’il y a un contexte assez moche autour.
À. Chaque. Fois.
Et pourtant, encore et encore, à chaque fois on tente de mettre un directeur en confrontation, de faire du management serré, de demander de travailler plus intensément, de reprocher les objectifs non tenus, et globalement de faire porter la faute aux équipes.
Certes, c’est plus simple pour le CEO que de reprocher à ceux d’en-dessous de mal travailler, mais c’est un peu fuir ses responsabilités, non ?
(*) Par direction j’entends CEO, Directeur produit, Directeur commercial, DSI, CTO, VP Engineering, COO et globalement la structure haute du management. Au pire ça veut au moins dire le président, CEO ou directeur général qui est nominativement en charge de la boite, même pour celles qui sont officiellement sans hiérarchie.
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