Quand j’entends qu’en aide diverses Le Monde, Le Figaro et Ouest France sont subventionnés *chacun* à hauteur de 16 à 18 millions d’euros par an (entre 2009 et 2011), je ne peux croire que nous utilisons la bonne méthode. Bien évidemment ce sont trois gros mais pas les seuls. Il suffit de se souvenir des 27 millions des magazines TV.
Selon ces décomptes [de la Cour des comptes], entre 2009 et 2011, Le Monde a ainsi touché en moyenne chaque année plus de 18,4 millions d’euros d’aides (hors tarif TVA préférentiel). Le Figaro et Ouest-France ont quant à eux récolté 17,2 millions et 15,7 millions d’euros de subventions annuelles.
Il faut dire que dire que au total ce sont « 324,3 millions dépensés en 2009. Puis 329,1 millions en 2010 et 298,1 millions en 2011« .
La presse est indispensable, et si elle n’est pas rentable, mérite d’être complétée par l’argent publique. Sans presse les risques pour la démocratie et la justice sont énormes. Maintenant la presse doit-elle être sous sa forme actuelle ? Mérite-t-elle autant de financement ? N’est-on par en train de subventionner au mauvais endroit ?
Quand en parallèle on voit le niveau d’audace de nos journalistes, surtout face aux communiqués de presse officiels (dont les éléments de langage sont repris quasiment tels quels), face aux politiques (dont on accepte la langue de bois sans rien dire) ou face aux lobby (qui pré-rédigent carrément les sujets), on ne peut pas dire que le résultat soit spécialement à la hauteur du financement.
D’autant que :
Évoquant le plan lancé à l’issue des états généraux, censé remettre sur pied à coup d’argent public un secteur mal en point, la Cour constate que « dicté par l’urgence, ce plan n’a pas obtenu les effets escomptés ». Autant dire que l’état désastreux des finances des journaux ne s’est pas amélioré, non plus que leur diffusion ou leur nombre d’abonnés.
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