Oui, c’est certain, une augmentation de taxe ne fait plaisir à personne. De là à dire que si la TVA du livre augmente de 5,5% à 7% les gens n’achèteront plus, il y a un pas que je ne franchirai pas. Sur un livre à 15 € (ce qui déjà n’est pas petit), l’augmentation est de 20 centimes. Qui parmi vous refuserait à 15,20 € le livre qu’il aurait acheté à 15 € ?
J’irai même jusqu’à dire que globalement le prix n’est pas un des premiers critères pour un livre. Si je regarde toujours le prix sur la tranche, un livre qui me plait fera peu de différence entre 8 et 12 €.
Certains feront plus attention mais globalement, surtout avec le prix unique, la différence de 1,5 point de TVA sera probablement indolore et je déteste ces chantages à l’emploi et ces visions catastrophe « Si vous nous taxez alors le commerce disparaitra ». C’est d’autant plus vrai qu’ici finalement nous sommes déjà dans un modèle sponsorisé par le citoyen à hauteur de 14,5 point de TVA. Le fait qu’ils soient à 5,5% est déjà un geste très important de la part de l’État.
Mais tout n’est pas rose
À l’inverse, ce qui m’agace beaucoup c’est que cette annonce de changement de taux de TVA arrive comme un cheveu sur la soupe, et sans concertation avec aucun acteur sur les conséquences ou modalités de mise œuvre. Malheureusement les conséquences sont importantes :
Imaginez que la boutique doivent ré-étiqueter l’intégralité des objets en vente, en faisant attention à couvrir l’ancien prix qui était sur la couverture et en sachant que contrairement à un supermarché ce sont énormément d’objets en un seul exemplaire qui méritent donc une étiquette dédiée. Il faudra aussi changer les paramètres du logiciel de caisse et du SI, et gérer les retours : À certaines dates il faudra faire des remboursements à l’ancien taux de TVA et les ventes au nouveau, voire certains remboursement à l’ancien taux et certains remboursements au nouveau taux, suivant la date d’achat. On ne peut même pas avoir une unicité un objet = un prix.
Plus que l’augmentation du prix du livre, c’est ça qui peut mettre en danger quelques boutiques : l’idée d’annoncer le changement et de le mettre en œuvre en moins de deux mois, au pas de course, sans avoir pensé aux détails. On le met donc en oeuvre sur la période de Noël et de nouvel an qui sont les périodes les plus chargées en vente (personne de disponible pour ré-étiqueter) et en retour client (on se prend les problèmes de TVA sur les retours au moment où c’est impossible à gérer à la main).
Il aurait suffit de faire des concertation, de donner plus de temps, et de faire ça à une période moins critique que Noël pour l’occupation des boutiques et pour la quantité de retours, pour que d’un coup ça soit plus facile. Il aurait suffit d’une concertation pour prendre en considération le problème du stock lié au prix unique. Qu’on ne s’étonne pas ensuite des conséquences.
Laisser un commentaire