Ci-après quelques notes après avoir lu plein de retours d’expérience complétés de réponses qu’on m’a faites personnellement. Je n’ai pas croisé de solution magique. Chaque solution a son contexte et ses contraintes :
Faible autonomie, pas d’emmerdement
Vous vous arrêtez tous les soirs en camping. Il faut une prise CEE17 pour se brancher au tableau électrique, une rallonge de 5 mètres pour aller jusque dans la tente, et un chargeur avec plusieurs ports pour tout recharger dans la nuit.
Quand il n’y a pas de tableau électrique il y aura peut-être un voisin qui l’aura, et on remplacera la prise CEE17 par un bête doubleur de prise.
Exceptionnellement vous utiliserez les prises des espaces publiques.
Chargeur multiports : 100 grammes
Rallonge 5 mètres : 250 grammes
Prise CEE17 : 150 grammes
3 Câbles USB courts : 50 grammes
Doubleur de prise : 70 grammes
-> 620 grammes
Faible autonomie, un peu d’emmerdement
On coupe la CEE17 et la rallonge parce qu’on se contente de l’option des prises publiques dans le camping, ou de demander à l’accueil s’ils peuvent héberger notre chargeur.
Ceux qui font ça m’ont dit charger une petite batterie intermédiaire, genre 5 000 mAh, plutôt que leurs appareils directement. Même avec un chargeur 15 W, ça veut tout de même dire passer au moins 2 bonnes heures pas loin de la prise.
Chargeur 15W simple : 75 grammes
1 Câble USB court : 20 grammes
Batterie légère 5 000 mAh : 100 grammes
-> 200 grammes
Super léger mais il faut avoir envie de passer 2 heures proche d’une prise publique tous les soirs.
Bonne autonomie, peu d’emmerdement
On peut estimer ce qu’on peut recharger avec une batterie en retirant environ 30% à sa capacité annoncée. Si ce n’est pas une marque connue on peut retirer encore 10 à 15% parce qu’ils gonflent souvent le chiffre. Une batterie de 20 000 mAh d’une marque connue peut donc faire presque 3 charges d’un téléphone 5 000 mAh.
On donc s’en sortir avec une batterie 20 000 à 30 000 mAh en prenant une nuit en camping avec forfait électrique 1 à 2 fois par semaine, en fonction de vos appareils et de votre usage énergétique. Il ne faudra cependant pas se louper sur le choix du camping et ne pas se retrouver dans un champ sans électricité destiné aux cyclotouristes, d’autant qu’il faudra plus que la nuit pour recharger une batterie de cette capacité.
Chargeur 18W : 100 grammes
Rallonge 5 mètres : 250 grammes
Prise CEE17 : 150 grammes
1 Câble USB court : 20 grammes
Batterie 20 à 30 000 mAh : 400 à 500 grammes
-> 900 à 1050 grammes
Bonne autonomie, pas d’emmerdement
L’option magique c’est de profiter des batteries haut de gamme qui savent se charger en 45, 60 voire 100 Watts. On peut alors réduire le temps de charge à 1h30 malgré la haute capacité de la batterie.
L’avantage c’est qu’il est jouable de s’arrêter 1 heure 30 à 2 heures dans un café 1 à 2 fois par semaine, et y brancher notre batterie sur une prise au mur. Ça devrait le faire à peu près partout en Europe occidentale et l’emmerdement est vraiment minimal.
Le chargeur pèse un peu plus lourd, la batterie significativement plus, mais on s’y retrouve parce qu’on économise la rallonge et la prise CEE17.
Chargeur 60W à 100W : 150 à 200 grammes
1 Câble USB court : 20 grammes
Batterie 25 000 mAh 60 à 100W : 570 à 630 grammes
-> 750 à 900 grammes
C’est à la fois moins contraignant et plus léger que le système complet avec batterie classique en 18W. Ça peut valoir le coût d’investir (par contre ça peut montre très cher si on veut approcher les 100W).
Alternativement, on peut prendre un chargeur qui sait envoyer une charge correcte sur plusieurs ports à la fois et charger plusieurs petites batteries en parallèle. Attention toutefois, la plupart des chargeurs divisent la charge entre les différents ports (et on risque de charger plusieurs batteries en parallèle mais deux fois plus lentement).
Forte autonomie, peu de besoins
Si vous avez déjà un moyeu dynamo sur votre roue, vous pouvez ajouter un boitier régulateur qui saura sortir du courant 5V en port USB.
Attention, il faut dépasser les 15 km/h pour commencer à avoir la puissance suffisante (oubliez les montées) et à condition de ne pas allumer vos feux en même temps.
Là, il faut compter quand même dans les 100 km pour une charge smartphone complète. On va dire que ça suffit pour recharger le système GPS ou maintenir un smartphone en état disponible mais ça ne suffira pas si vous videz votre smartphone le soir.
Ça ne servira à rien non plus si vous décidez de faire une pause une journée parce qu’il pleut (et c’est peut-être là que vous auriez voulu votre smartphone pour tuer le temps).
La charge va varier en puissance en fonction de votre pédalage. Elle peut s’arrêter si vous vous arrêtez ou ralentissez trop. Une batterie tampon est indispensable pour ne pas abimer les appareils à recharger. Certains régulateurs ont une mini batterie de 100 mAh pour ça. Mieux vaut quand même ajouter une petite batterie de 5 000 mAh. Ça permet de charger même quand vos appareils sont pleins et de profiter au mieux de votre dynamo. Cette batterie doit être pass-through (permettre de charger un appareil quand elle est elle-même en charge).
Note : Une grosse batterie aura potentiellement une résistance un peu plus grande, déclenchant la charge uniquement avec un courant d’une plus forte puissance, donc diminuant l’intérêt de votre solution. Mieux vaut deux petites utilisées en alternance qu’une seule grosse.
Régulateur en sortie de dynamo + câble et accroche : 80 grammes
1 Câble USB court : 20 grammes
Petite batterie pass-through 5 000 mAh : 100 grammes
-> 200 grammes + la dynamo existante
Forte autonomie, en mouvement
Il existe des dynamo bouteilles spécifiques pour délivrer plus de puissance que les dynamo moyeu destinées aux feux. Les plus connues sont Pedacell et Velogical.
L’efficacité est bonne, on peut monter à plus de puissance, mais ça ne fonctionne toujours qu’à partir d’une certaine vitesse donc oubliez les montées de col et les jours de pause.
Là aussi, il faudra une petite batterie tampon.
Système complet : 550 grammes
1 Câble USB court : 20 grammes
Petite batterie pass-through 5 000 mAh : 100 grammes
-> 700 grammes tout inclus
Note : J’ai trouvé des présentations et tests sur ces solutions mais aucun retour d’expérience long terme de voyages à vélo. Ça semble rarement la solution retenue.
Forte autonomie, au soleil
Enfin, il y a l’option panneau solaire. Je lis des choses très divergentes en fonction des sources. La plupart de ceux que j’ai vu garder cette solution sont des voyageurs au long cours, en longue autonomie ou dans des zones avec peu d’accès aux prises électrique.
Ce qui parait certain c’est que vous serez dépendant de la météo (soleil, pluie), de la température (la forte chaleur réduit l’efficacité), de la saison et de la latitude (pour la durée d’ensoleillement mais aussi l’inclinaison du soleil), du terrain (zones ombragées, flanc de montagne), et du positionnement correct du panneau par rapport au soleil.
Oubliez donc l’idée de vous fier à la puissance théorique de votre panneau, qui correspond à un mélange de tous les paramètres idéaux que vous ne rencontrerez jamais.
Enfin, là aussi il faut une petite batterie tampon pour protéger votre appareil des aléas, d’autant que ces aléas seront fréquents (la charge qui se coupe en passant à l’ombre d’un arbre).
Panneau solaire : 350 à 800 grammes
1 Câble USB court : 20 grammes
Petite batterie pass-through 5 000 mAh : 100 grammes
-> 500 à 1000 grammes
Vous trouverez bien entendu des panneaux encore plus puissants, donc plus lourds. Pensez bien que la plupart des panneaux portables ne sortiront pas plus de 15 Watts par port USB donc augmenter la puissance du panneau sert exclusivement à atteindre ces 15 Watts quand l’efficacité n’est pas au rendez-vous (et atteindre 15 Watts c’est déjà énorme).
Et ton choix alors ?
En Europe occidentale, sauf à vraiment être assuré de faire des petits trajets qui finissent avec une prise électrique chaque soir, je retiens la solution « bonne autonomie, pas d’emmerdement » avec système à charge rapide ≥ 100 W.
C’est une des solutions les plus lourdes mais ça assure une tranquillité avec quasi zéro contraintes pour un sur-poids très raisonnable.
La réalité c’est que ça coûte cher donc il est possible que j’opte les premiers temps pour une solution plus cheap et j’aviserai en fonction de mes usages.
Pour des voyages plus en autonomie, sans camping et peu d’arrêt en ville, ça sera la solution panneaux solaires.
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