Je lis Karl, David et plein d’autres depuis des années, avec leur régularité, leur recul, leur façon de voir les choses. J’aimerais retrouver ce web avant fait d’une multitude de chez soi qu’on parcourt et qu’on découvre, puis auquel on s’abonne parfois.
Je vois que les commentaires ont trop souvent disparu alors que je continue à penser qu’ils apportent beaucoup. Si les anciens continuent les blogs, les commentaires sont définitivement remplacés par les réseaux sociaux.
Peu importe, j’aimerais au moins me remettre à écrire, autre chose que du professionnel, du conflictuel et des longs contenus publics. Malheureusement ce n’est pas facile.
Je suis lu, par trop de monde, sur trop de sujets différents. Pire, je suis recherché et ce que j’écris finira par être trouvé. Je ne me sens pas de m’ouvrir sur tout à tout le monde. Lâcheté ou intimité, je ne sais pas.
Je ne me sens pas ou plus de parler trop personnel en ouvrant aux quatre vents. Peut-être que je ne me sens plus dans une communauté restreinte et bienveillante par défaut comme je sentais la blogosphère il y a 20 ans.
Je me sens dans un grand internet et j’ai trop de visibilité pour croire que tout le monde me voudra du bien, ou n’interprètera pas mes propos contre moi.
Ceux qui ont navigué sur mes sites savent que j’aime bien les toiles d’araignées. Peut-être est-ce un clin d’oeil au Web mais il n’y a pas que ça.
Si j’imagine un futur blog, il n’y a pas de menus où n’importe qui trouve tout facilement, pas d’index, probablement même pas de recherche interne et pas d’accès aux moteurs de recherche externes. Je veux garder ces pages qu’on ne peut découvrir que de liens en liens, en prenant du contexte à chaque lecture, ou via le partage direct d’un ami.
Certains s’y perdront de lien en lien. D’autres choisiront de ne lire que les pages sur lesquelles ils arrivent et ça sera très bien aussi.
Je réfléchis encore au comment. Je peux donner un identifiant non prédictible à chaque page. Je peux couper tous les index et les vues chronologiques. Je peux couper la recherche. Je peux même imaginer ne permettre de naviguer dans les catégories que pour voir la note suivante, la note précédente, ou la dernière rédigée.
Ce que je n’ai pas résolu c’est le fil RSS. J’y tiens à ce fil RSS parce que sinon aucune page ne sera jamais lue.
Mais en même temps, si je publie sur RSS, je donne d’un coup accès à tout sans distinction à tous ceux qui savent s’abonner. Ça ne fonctionne pas.
Je peux imaginer n’avoir que des fils RSS par catégorie et n’y donner accès que à qui connait au moins une note de cette catégorie, mais ça va complexifier tellement la vie de ceux qui veulent me lire qu’il finira pas ne plus rester grand monde.
Bref, j’ai encore un truc à résoudre, pour à la fois qu’on puisse me lire mais pas trop, pas n’importe qui, pas n’importe comment.
Ma seule alternative c’est le contenu caché, par exemple en faisant une section publique et une section privée. L’expérience me dit toutefois que personne ne cherchera de lui-même à me demander l’accès au privé.
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