oui le dépôt légal du livre numérique est envisagé (techniquement), mais financièrement on ne pourra pas suivre
Foutaises.
De ce que j’en vois, numérique ou non, il y a des coûts de logistique (récupérer les livres et les données attachées), de traitement (essentiellement le classement, les métadonnées, les vérifications, l’accès, etc.), et de sauvegarde (entre autres le stockage).
Le numérique coûte moins cher
La logistique et le stockage coûtent infiniment moins cher pour le numérique que pour le papier. Le stockage est presque négligeable sur le budget de la BNF. Oh, il faut initialiser des liens et des espaces qui n’existent pas encore, mais si c’est un vrai boulot qui n’est pas gratuit, c’est quand même virtuellement négligeable aussi. Le traitement n’est lui pas négligeable, mais je ne vois aucune raison pour laquelle il serait significativement plus cher en numérique qu’en papier.
On me donne 5 000 par To et par an tout compris (y compris versement, accès, trairement…). 300 000 titres à 50 Mo en moyenne (soit deux fois le nombres de titres de l’édition classique, avec un poids moyen auquel je rajoute presque un zéro), ça donne 15 To. Soit 75 K€ par an. Abordable, surtout face au coût de stockage de 300 000 titres papier en plusieurs exemplaires. Je serai *très* étonné qu’il ne faille pas rajouter un ou deux zéros pour le papier.
Factuellement le numérique coûte certainement moins cher, donc à budget identique on peut gérer le dépôt légal de bien plus d’ouvrages en numérique qu’en papier.
Question de choix
Le problème n’est pas et n’a jamais été que le dépôt légal des livres numérique ne puisse être fait financièrement. Le problème est, éventuellement, que le budget ne permet pas de gérer le dépôt légal de l’ensemble des livres (numériques + papier) au niveau de traitement actuel.
Il faut donc soit augmenter le budget (un peu), soit diminuer le niveau de prestation, soit ne pas traiter tous les titres.
Le reste, c’est à dire considérer que la gestion des livres papier est plus importante, qu’on peut sacrifier le dépôt légal des titres numériques en regard du traitement papier, ce n’est *pas* une question de finances. C’est un choix politique : manque d’organisation, manque d’initiative, résistance au changement ou dévalorisation du numérique face au papier.
Pour l’instant c’est encore tenable car l’essentiel de l’édition est fait aussi sur papier. Au pire ça veut dire privilégier le support papier d’un livre disponible sur les deux supports. Ça coûte plus cher (donc permet d’en gérer moins à budget identique) et ça handicape les usages futurs (sauf à numériser le papier après coup, et on a vu que c’est hors de prix), mais c’est encore tenable. Ça le sera de moins en moins.
Bien entendu je me contente ici de parler livre. Je suis certain que la BNF entend aussi sauvegarder « le web » et tout contenu numérique quand elle parle de dépôt légal. Là oui c’est un budget d’un autre ordre. Mais ça n’empêche pas de gérer le livre. On peut même imaginer qu’un livre sur les deux supports ne soit déposé que en numérique (priorité au numérique sur le papier) afin de libérer des finances pour d’autres documents ?
En fait c’est plus l’argument cité en haut de billet mettant la question du numérique sur le dos du budget qui me met en colère. C’est facile mais taper à côté du problème. En pratique à ma connaissance les epub et pdf des éditeurs sont déjà récupérés par la BNF.
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