Ma matrice est à deux colonnes et à cinq lignes.
En colonne je place le périmètre d’action. Pour simplifier je parle d’humain et de technique. Côté humain j’ai le management et l’animation des équipes, le suivi des livrables en termes d’agenda et de qualité, l’organisation interne et le budget. Côté technique j’ai les choix technologiques, l’aboutissement de la R&D, et l’adéquation aux besoins.
En lignes je place la portée des actions. Ça va de la portée individuelle jusqu’à la direction de l’entreprise. Les étapes intermédiaires sont assez arbitraires, elles servent juste à illustrer..
Humain | Technique | |
Comité exécutif | ||
Ensemble de la tech | ||
(sous)-Département | ||
Équipe(s) | ||
Individuel |
On joue ?
Classement simple
De manière générale on a la hiérarchie suivante :
CxO > VP > Head > Director > Staff > Lead
Humain | Technique | |
Comité exécutif | VP of Engineering | CTO |
Ensemble de la tech | VP of Engineering Head of Engineering | CTO Director of Architecture Principal Engineer |
(sous)-Département | VP of … Director of … Tribe director | Staff Engineer (Lead) Architect |
Équipe(s) | Engineering Manager | Lead developer |
Individuel | Senior developer | Senior developer |
Ok mais le CTO ?
Quand il est seul, le CTO s’occupe à la fois de la technique et de l’humain. C’est probablement le cas sur la plupart des structures de moins de 25 ingénieurs.
À l’inverse, parfois sur des grandes structures on a un CTO qui est essentiellement au niveau du comité exécutif et des actionnaires (la première ligne) et l’opérationnel est laissé à un couple VP of Engineering / Principal Engineer (la seconde ligne).
Enfin, on a parfois un CTO co-fondateur qui passe la main au fur et à mesure que la structure grandit. Il peut alors continuer sur un rôle proche du principal engineer en gardant son titre de CTO. Celui qui a le vrai rôle de CTO est alors le vp of engineering plus expérimenté qu’on fait venir pour prendre la suite.
Ok mais en français ?
En français on a le directeur technique qui correspond aux quatre cases du haut de la grille, parfois même aux six premières.
On peut avoir un directeur technique qui est au niveau d’un directeur de département (director of …), sous la responsabilité du DSI. On peut à l’opposé avoir un directeur technique au niveau du comité exécutif et un DSI au niveau du département support informatique interne.
Bref, en français directeur technique et DSI ne disent pas grand chose. On sait juste que s’il n’y a pas « directeur » mais « responsable », alors on n’est pas sur la première ligne de la grille mais à priori sur la seconde (peut-être) ou sur la troisième (probablement).
Pire, en France on utilise le terme de CTO sans la connotation CxO qu’il a chez les anglo-saxons. On alors un CTO qui n’est pas au comité exécutif mais juste un titre reluisant qu’on donne au responsable d’une petite équipe R&D, ou au développeur lead de la seule équipe présente.
L’autre particularité française par rapport à la grille plus haut, c’est que les rôles humains et techniques ont tendance à être fusionnés, ou à ne pas porter de titres distincts.
S’il fallait une hiérarchie ça serait la suivante :
Vice Président > Directeur > Responsable > Chef > Lead.
Attention donc, un directeur en France n’est pas un director anglo-saxon. Ce dernier correspond plus à responsable en France.
Pourquoi tout ça ?
Honnêtement les titres on s’en fout un peu, ou on devrait.
Pour autant, s’il est réfléchi, le titre qu’on vous donnera est révélateur du niveau de responsabilité et du niveau de décision où on vous attendra. Ça permet d’éviter les incompréhensions, ou de les résoudre.
Le titre c’est aussi ce qui sera vu par les tiers à l’extérieur de l’entreprise. Ça peut impliquer qui on vous mettra en face lors de discussions, ou sur quel périmètre on vous jugera pertinent.
Un ancien titre peut aussi crédibiliser un futur poste (mais un titre ronflant pour un rôle qui ne correspond pas peut aussi décrédibiliser votre position).
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