Franchement j’ai dit « c’est génial ». Une parlementaire européenne de l’Italie qui amène son nourrisson pendant les débats c’est un geste symbolique important. Enfanter et élever des enfants est un acte de tous les jours. Quand il n’y a pas d’impossibilité majeure, amener son enfant ou l’allaiter ne devrait pas être exceptionnel.
2 ans, au travail
Puis j’ai continué dans les photos. Quelques mois, un an, un an et demi, deux ans et deux mois, et là je commence à être moins chaud. Le besoin n’est plus le même, l’attention nécessaire non plus. Il y a un temps pour tout. Je n’ose penser perturber une assemblée importante de 745 personnes ainsi.
Même si c’est juste 5 minutes pour sortir à l’écart en cas d’incident c’est 5 minutes pour 500 personnes, donc l’équivalent de deux jours de travail de gens qui sont largement sur-occupés qui viennent d’être perdues. Là c’est un enfant isolé, imaginons qu’il y en ait plusieurs… Je ne parle même pas de la perte d’attention de la députée elle-même pour remplir son travail, ou de la pertinence pour l’enfant de se retrouver « coincé » ainsi.
À partir d’un certain âge, s’il y a volonté de suivre l’activité personnelle, c’est une crèche d’entreprise qui est nécessaire. Du geste de la députée il ne reste que le symbole, plus l’exemple. Et utiliser son enfant comme symbole c’est aussi un peu contestable.
Du sacrifice de la femme
Puis se sont enchaînés des discussions sur le sacrifice de la femme. Je l’entends très bien sur les premiers mois, voir les 6 précédents (l’homme peut faire ce qu’il veut et s’impliquer autant qu’il peut, ce n’est pas lui qui est enceinte), mais quand on parle d’une fillette de 2 ans j’ai plus de mal.
L’éducation d’un enfant d’un ou deux ans c’est l’occupation du couple dans son ensemble, pas de la femme. Le mari aurait tout aussi bien pu amener cette fillette à son boulot. Je refuse tout à fait « c’est un sacrifice pour la femme » (sauf à ce que la femme soit soumise au couple et que ce ne soit pas une décision commune, mais j’espère que ces cas sont plus que rares).
Mais surtout je suis peut être une exception, je sais que c’est loin d’être simple ou gratifiant, mais entre élever mes enfants ou bosser pour un tiers, je préfère élever mes enfants. Entre renier ma carrière ou manquer les moments les plus critiques de mes enfants, il n’y a même pas de discussion. Je ne nie surtout pas le boulot que c’est d’élever des enfants, et qu’au boulot je suis presque pépère à côté, mais le sacrifice je le vis en restant au boulot. Je peux vous assurer que je ne le vis pas forcément bien, surtout quand c’est du 7h – 22h et que je ne vois mon fils que pour le biberon et les pleurs nocturnes, ce qui arrive un peu trop souvent en ce moment.
Bref, tout est question de point de vue. Parler de sacrifice « de la femme » ou « de l’homme » me paraît monter l’un contre l’autre, et comparer des choux et des carottes, tout en faisant persister un sexisme formidable « c’est à la femme d’élever les enfants » sans penser que ce puisse être l’inverse.
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