Certainement. Parfois je pourrais. Je le fais souvent même.
Parfois je ne le fais pas.
On ne peut pas déplorer le comportement des tiers vis a vis des cyclistes et des infrastructures cyclables, le fait d’être régulièrement mis en danger, et dire en même temps qu’il faut passer son chemin silencieusement.
On ne changera pas les choses en faisant avec. Pour changer les choses il faut donner de la visibilité, il faut interpeller lors des problèmes. Il faut refuser le status quo.
Oui, c’est bien du militantisme. Ce n’est pas un gros mot.
J’en suis même fier.
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La réalité c’est qu’on a un problème de culture vis-a-vis du vélo.
À force d’accepter que tout le monde occupe les infrastructures cyclables à tout instant en disant que le vélo n’a qu’à s’adapter, on finit par trouver ça normal. Le test du bus n’en est qu’une illustration.
Le cycliste « fait avec », contourne encore un automobiliste arrêté sur la bande cyclable « pour deux minutes », puis un jour un malheureux concours de circonstances fait qu’un camion passe justement à ce moment là. La suite se termine à l’hôpital pour les chanceux, au cimetière pour les autres.
Des histoires comme celle-ci on en a aussi pour les portières ouvertes un peu vite, pour l’absence de vérification des angles morts, pour les sas vélo pas libres, pour les priorités des pistes lors des croisements, pour le respect de la distance latérale lors des dépassements et pour la plupart des faits de tous les jours considérés comme « pas bien grave ».
Ce qui différencie l’infraction banale de la rubrique nécrologique c’est souvent juste un mauvais concours de circonstances que personne ne pouvait prédire.
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Or, justement, je refuse de tout réduire à un mauvais concours de circonstances. Le problème est plus haut, dans la culture et dans la banalisation. Tant qu’on ne résout pas ça, les mauvais concours de circonstances continueront.
Pour changer les choses il faut donner de la visibilité. Il faut interpeller lors des problèmes. Il faut refuser de laisser faire.
Pourquoi est-ce que je ne laisse pas couler tout ce qui est banal ? Parce que c’est justement contre cette banalisation que je lutte.
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