Ça fait longtemps que je veux emmener le fils de 10 ans en rando à vélo. On avait fait un petit test avec un aller retour entre Lyon et la grotte de La Balme avec une nuit de camping cet été. Il était temps de transformer un peu.
Nous voilà, deux familles, 3 adultes et 4 enfants entre 7 et 12 ans, à descendre de Chalon-sur-Saone à Lyon en trois jours.
Départ en train
Petit trajet d’une demie-heure en ville de nuit pour rejoindre la gare Part Dieu et y attendre le TER.
Prévoir une bonne demie-heure d’avance parce qu’une fois le train annoncé c’est la course. Deux places de vélo par voiture dans les premières et les dernières voitures. À 7 vélos nous sommes entrés dans les deux voitures de queue en forçant un peu mais il vaut mieux être dans les premiers. Même mi-novembre à 9h du matin, c’est pris d’assaut et ce serait dommage de rester sur le quai. Partir plus tôt aurait été une bonne idée mais le 7h était complet quand nous nous avons voulu réserver.
À noter que certains TER Bourgogne ont une réservation vélo obligatoire. Elle ne peut pas être prise depuis SCNF Connect (ce serait trop simple) et doit être prise directement dans la section « voyager avec son vélo » du TER Bourgogne.
Tous les trains ne sont pas à réservation vélo mais ça n’a pas empêché le contrôleur de nous le demander alors que notre train n’y était pas soumis. Si le votre y est soumis ou qu’il est un peu chargé, on vous le demandera forcément. Notez que la réservation demande une procédure assez incompréhensible donc lisez bien tout le texte en bas de la page concernée.
Arrivée à Chalon-sur-Saone à 10h40, on a du partir vers 11h seulement et handicaper une bonne partie de la journée.
Point météo
La température de 10° est plutôt clémente pour mi-novembre mais nous aurons un temps humide et brumeux quasiment tout le trajet. L’humidité s’infiltre assez bien et les haltes aux cafés après le pic-nique du midi n’étaient pas malvenues.
Le petit a bien tenu avec un petit tour de cou en tissu simple, un tshirt thermique damart, une grosse polaire, et sur la seconde moitié un petit pull fin en couche intermédiaire. Les gants vélo hiver ont été trouvé au dernier moment mais ils étaient indispensables (attention, les gants Décathlon enfant taillent vraiment vraiment petit au niveau largeur).
De mon côté ça a été un peu plus difficile. J’avais un tour de cou en tissu simple, un sous-vêtement thermique vélo, un tshirt technique intermédiaire, généralement un petit pull fin en merinos sur la couche intermédiaire, une polaire respirante au-dessus, et une paire de gants vélo hiver. Peut-être parce que l’effort était faible mais dans l’ensemble l’humidité m’a fait ressentir le froid.
J’ai bien tenté d’ajouter le kway plusieurs fois mais la fois où je l’ai gardé trop longtemps il a fini trempé à l’intérieur. Peut-être qu’une vraie veste n’aurait pas été de trop.
Le trajet
Le trajet théorique c’est essentiellement de la piste protégée de Chalon jusque Lyon, avec quelques passages de route acceptables. Le problème c’est que la pratique diffère parfois significativement de la théorie.
Le second jour nous avons enchaîné les coupures de voie verte à cause de travaux, et donc les détours par la route ou par des voies champêtres.
On s’en sort, et peut-être que tout ça était indiqué sur un site web quelconque, mais sur place à vélo c’est vraiment mal foutu. Et surtout, il est peu probable qu’on aurait traité le réseau routier de la façon dont on a traité le chemin cyclable. On a des progrès à faire en France sur la façon dont on considère les voies vélo.
J’imagine que les travaux se font la mauvaise saison pour libérer les pistes en été et que tout ça ne serait pas arrivé entre juin et août.
Le trajet en novembre s’est donc révélé plus long, pénible voire dangereux quand on passe sur des départementales ou nationales, et vraiment pas top dans les champs en novembre. Le tunnel du bois clair fermé, nous avons même du monter par le petit col.
La nuit tombe avant 17h30 et nous voilà à faire plusieurs heures de nuit tous les soirs à cause des détours. Le second jours nous avons pataugé dans des chemins boueux plus d’une heure de nuit avec les enfants, les vélos qui n’avancent plus tellement ils patinent ou quand la boue bloque les roues.
Le dernier jour, pour éviter le stabilisé plein de flaques et de nids de poule, nous voilà sur le réseau routier. C’est à l’entrée de Lyon que j’ai quand même croisé l’infrastructure vélo la plus dangereuse du trajet : Une piste bidirectionnelle qui passe de droite à gauche d’une nationale, en traversant sans feu ni signalisation, à un endroit où les voitures sortent de l’autoroute à toute allure. Je ne sais pas s’il y a eu des morts mais il y en aura.
J’insiste toutefois, en été ça aurait probablement été du protégé du début à la fin, sans difficultés (et les extras auraient été moins pénibles au soleil qu’en pleine nuit).
Les haltes
Nous avons eu les haltes au café après le pic-nique du midi, le restaurant le soir qui lui aussi permet de reprendre des forces, et la nuit en dur, une fois dans des dortoirs privés à Cluny, une fois chez l’habitant à Montmerle.
Notre hôte du second jour est même venu chercher les enfants en remorque pour les 10 derniers kilomètres à 21 heures après un long parcours de nuit et dans la boue. Grâce lui soit rendue.
Là aussi, en été je suppose que le camping aurait été une solution plus facile. Il faut juste ajouter la tente, les duvets, les matelas et le matériel de cuisine en plus sur les sacoches.
L’effort, les enfants
Entre 160 et 175 km au total suivant d’où on part dans Lyon, ça fait quand même dans les 55 km par jour. Ça se fait mais en novembre il n’en fallait je pense pas plus pour les enfants.
Il reste qu’entre 7 et 12 ans, il y en a toujours un pour dire qu’il n’en peut plus, qu’il veut arrêter le vélo, ou pas mettre un gant, une veste, etc. … chacun à tour de rôle.
L’été la journée plus longue aurait permis plus de pauses sans déborder sur la nuit et peut-être de mieux répartir l’effort.
Pour être complet toutefois, j’ai retiré dès le premier jour la seule sacoche de mon fils. 2 kg quand on manque d’entrainement et qu’on peine dans les montées, même si le vrai problème c’est qu’il ne sait pas encore bien gérer ses passages de vitesses, ça reste 2 kg.
Les vélos
Honnêtement, tant que ça roule, ça va bien. On avait deux vélos de trekking, un gravel, un route, deux vtt, un vélo d’enfant, et tout a tenu.
Sur le vélo de mon fils le porte-bagage n’était pas fixé avec assez de force et est parti en vrac lors du passage dans les champs le second jour. Un réglage de la selle de quelques centimètres vers l’arrière a aussi totalement fait disparaitre son « j’ai mal aux fesses » (si j’avais su plus tôt…).
De mon côté je ne regrette pas le VSF trekking, la courroie, la dynamo (surtout avec les parties de nuit, les moyeux dynamo me semblent encore plus indispensables qu’avant). Je suis toujours mitigé sur l’Alfine 11 pour les vitesses (ma seconde glisse régulièrement) mais le Rohloff est hors de prix pour mon usage.
Le chargement
Le vrai poids ce sont les antivols. Pour le reste (en comptant ce qu’on a sur nous) :
- Vêtements : 1 pantalon + 1 rechange, 1 sweat ou pull fin, 1 polaire, 1 tshirt thermique, kway ou veste imperméable, sous-vêtements, pyjama, serviette de bain, trousse de toilette, lunettes de soleil, bonnet ou sous-casque hiver, gants de vélo hiver, tour de cou léger.
- Matériel : Chambre à air de rechange, mouchoirs, antivols, gilets réfléchissants, gourdes, lumières avant et arrière bien rechargées et câbles de recharge, chargeur de téléphone et câble, kit rustine, multitool, constat d’accident, stylo, pompe vélo, sac poubelles, attaches diverses (rouleau de scratch), pharmacie, écouteurs pour de la musique, support pour le téléphone sur le guidon.
- Qui n’a pas servi mais que je ne regrette pas d’avoir amené : Assiette et vaisselle plastique, livre pour les pauses, paire de gants vélo légers, jeu de carte pour les enfants, lunettes de soleil, batterie de voyage, pantalons de pluie vélo.
Je note d’ailleurs que j’aurais bien aimé mais je n’ai pas pu recharger les lumières de mon fils sur la batterie de voyage. Ça ne tire pas assez de courant et la batterie coupe après quelques minutes.
J’aurais bien troqué les Kway contre des vestes plus techniques et respirantes, et trouvé un moyen d’avoir moi une couche intermédiaire plus chaude.
Je n’étais pas celui qui guide, sinon un gps vélo qui tient la journée n’aurait pas été de trop pour suivre la trace.
En été j’aurais pu alléger les vêtements mais le camping m’aurait fait ajouter la tente, le duvet, le matelas, une lampe torche ou frontale, une paire de tongs, un réchaud et du matériel de cuisine, de quoi nétoyer la vaisselle.
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