Je parle régulièrement démocratie en disant que, même pour une structure représentative, je ne trouve pas notre système si démocratique que ça.
Élire un chef tous les cinq ans ne me suffit pas.
Une fois que j’ai dit ça, je me refuse en général à discuter de la suite. Il y a plein de solutions possibles et commencer à les ébaucher c’est perdre toute capacité à déjà s’accorder sur le problème à résoudre.
Pour autant, il faut bien montrer qu’il y a des pistes pour améliorer l’aspect démocratique de nos institutions et que tout ne se résume pas à une démocratie directe.
Voilà donc une ébauche, imparfaite et probablement pas souhaitable telle qu’elle, mais qui montre où on peut aller sur trois points : ma représentativité, l’exercice du pouvoir par le peuple, la transparence et l’information.
Représentativité
Parce qu’on ne peut pas parler démocratie quand il s’agit juste de donner les clefs à un groupe minoritaire pour qu’il gouverne seul, même s’il représente la plus grosse minorité.
1/ Le président est élu via un scrutin de type jugement usuel ou similaire.
On arrive à un président qui représente et acceptable à une majorité d’électeurs, et pas juste la plus grosse minorité.
On évite les problèmes de division des voies entre candidats (plus ou moins) proches où c’est le candidat ayant la plus grosse minorité unie qui gagne plutôt que celui qui aurait l’assentiment de la majorité.
Ce scrutin a l’avantage de permettre l’expression de partis de petite ou moyenne taille, et de favoriser plus la collaboration et les consensus que les divisions et oppositions.
2/ L’Assemblée nationale et les assemblées locales sont élues à la proportionnelle intégrale.
On représente aussi les courants minoritaires et on favorise le consensus plutôt que le fait du parti ayant remporté l’élection.
Pour l’Assemblée nationale, on peut garder un ancrage local avec des circonscriptions de la taille d’une grosse région (ou de deux petites) plus une pour les français de l’étranger et une pour l’outre mer, et des listes de taille relativement proportionnelle au nombre d’électeurs.
3/ Le Sénat est remplacé par le CESE avec une composition revue pour y intégrer aussi des experts scientifiques de la plupart des disciplines.
N’étant ni élu ni représentatif, il est uniquement là pour donner un éclairage. La navette parlementaire est réduite à un simple AN -> CESE -> AN, sans CMP ni recherche de vote conforme entre les deux assemblées.
4/ Les étrangers résidents depuis plus de deux ans dans une collectivité locale ont droit de vote pour les élections et consultations de cette collectivité.
Ça devrait être évident, je ne vois que la xénophobie et le racisme pour qu’il en soit autrement.
Pouvoir en cours de mandat
Le pouvoir en cours de mandat c’est la différence entre une démocratie représentative et une dictature élue avec des mandats courts.
5/ Toute décision récente d’une instance représentative (exécutif, assemblée nationale, région, département, communauté de commune, commune) peut être bloquée par une pétition ayant suffisamment de soutiens publics parmi les électeurs concernés.
L’instance concernée peut renoncer, revoir sa copie et émettre une nouvelle décision, ou soumettre la décision au vote des électeurs si elle pense que la pétition ne représente pas l’opinion majoritaire.
6/ Une proposition de décision qui aurait un soutien suffisant sur une pétition publique serait prioritairement inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée concernée (commune, communauté de commune, département, région, nationale, avec une navette parlementaire complète pour cette dernière).
Pour ce point comme le précédent, l’enjeu est de trouver le bon nombre pour que l’usage soit raisonnable (ni trop fréquent, ce qui bloquerait tout et épuiser ait, ni trop difficile pour qu’une décision vraiment litigieuse soit effectivement bloquée ou soumis au vote direct).
7/ Les assemblées (locales et nationales) sont renouvelées par parties (1/2 ou 1/3) au lieu de l’être d’un bloc.
L’idée est que la composition des assemblées évolue avec l’opinion plutôt que représenter l’opinion d’une date précise dans le passé.
Le renouvellement par partie permet aussi d’atténuer l’impact du fait politique du moment (genre le fait divers lors de la campagne législative qui sinon dominerait l’avenir des 5 années suivantes).
Information et transparence
8/ Toute information liée à l’administration est communicable au citoyen et est publiée pro-activement en ligne de façon exploitable par un moteur de recherche.
L’idée n’est pas de changer le principe, qui existe déjà, mais de réaffirmer que ce principe essentiel à ma démocratie doit primer sur le secret des affaires, sur le côté privé des activités publiques des élus et fonctionnaires, et sur les secrets divers et variés.
Si certains secrets liés aux négociations ou à la sécurité peuvent primer, ils doivent être exceptionnels et très strictement limités dans leur portée comme dans la durée.
9/ La candidature à un mandat implique une renonciation immédiate et automatique en cas de victoire à toute fonction ou tout mandat incompatible pré-existant.
10/ Le président présente son premier gouvernement en même temps que sa candidature à l’élection. Pas de surprise après coup sur la ligne politique ou qui va la mener.
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